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La polémique sur les "sans-dents" en cinq actes

vendredi 12 septembre 2014

C’est l’une des révélations de "Merci pour ce moment" les plus dévastatrices pour François Hollande. Depuis la publication du livre, le chef de l’Etat tente d’éteindre la polémique lancée par son ex-compagne Valérie Trierweiler.

"Je suis catastrophé", a-t-il écrit par SMS à une amie. Selon les dires de son entourage, François Hollande a été "atterré" lorsqu’il a appris la publication, à la surprise générale, de Merci pour ce moment, le livre choc de Valérie Trierweiler. Et pour cause : l’ex-Première dame brosse un portrait accablant du chef de l’Etat qui, selon elle, "n’aime pas les pauvres". Elle lui attribue même une expression hautement polémique, les "sans-dents", pour parler des plus défavorisés.

Une attaque très dure pour un président de gauche. François Hollande s’est dit blessé par la charge de son ancienne compagne, sans toutefois démentir farouchement l’expression. D’après les informations de L’Express, Valérie Trierweiler se dit maintenant prête à fournir les preuves, en cas de procès pour diffamation, de la véracité de ses propos. Retour sur la vraie bombe à retardement de Merci pour ce moment.

Acte 1 : Trierweiler attribue "les sans-dents" à Hollande

La veille de la sortie du récit du passage éphémère de Valérie Trierweiler à l’Elysée, mercredi 3 septembre, l’hebdomadaire Paris Match, employeur de l’ancienne Première dame, publie les bonnes feuilles de l’ouvrage. Parmi les extraits révélés, un passage en particulier retient l’attention. "Il s’est présenté comme l’homme qui n’aime pas les riches, écrit Valérie Trierweiler à propos de François Hollande. En réalité, le président n’aime pas les pauvres. Lui, l’homme de gauche, dit en privé : ’les sans-dents’, très fier de son trait d’humour."

Acte 2 : François Hollande s’exprime sur le sujet


Vendredi 5 septembre, à l’issue un sommet de l’Otan à Newport (Royaume-Uni), François Hollande réagit à la publication de Merci pour ce moment. "Je n’accepterai jamais, déclare-t-il, que puisse être remis en cause ce qui est l’engagement de toute ma vie." Et le président de la République d’ajouter, en référence à l’expression "les sans-dents" qui lui est attribuée : "Je suis à leur service, les plus humbles, les plus fragiles, les plus pauvres, c’est ma raison d’être."

Acte 3 : les proches du président prennent sa défense


Dans la foulée, plusieurs membres de la classe politique contestent les faits rapportés par l’ex-Première dame. C’est "n’importe quoi", réplique Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, sur BFMTV. "C’est le contraire de l’engagement politique d’un grand responsable de gauche, socialiste. C’est le contraire de son identité politique", poursuit-elle. Pour Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, "le portrait implicite qui est décrit de [François Hollande] n’est absolument pas la réalité que l’on peut percevoir".

Ségolène Royal estime en outre qu’il faut "juger les hommes politiques sur leurs actes", rappelant "l’attention portée aux plus précaires" en Corrèze, lorsque François Hollande était à la tête du département. Sophie Dessus, actuelle députée de Corrèze, fait même visiter la chambre d’étudiant (spartiate) du chef de l’Etat lorsqu’il était maire de Tulle, en espérant sans doute démontrer la simplicité du président.

Acte 4 : François Hollande se dit blessé par ces attaques


Le 10 septembre, François Hollande tente, à nouveau, d’éteindre la polémique déclenchée par la petite phrase. Dans une interview au Nouvel Observateur, il se défend de ne pas aimer les "pauvres". "Je ne veux pas qu’on puisse dire ou écrire que je me moque de la douleur sociale, car c’est un mensonge qui me blesse, riposte le chef de l’Etat. Cette attaque sur les pauvres, les démunis, je l’ai vécue comme un coup porté à ma vie tout entière." Et d’ajouter : "Dans toutes mes fonctions, dans tous mes mandats, je n’ai pensé qu’à aider, qu’à représenter ceux qui souffrent."

Acte 5 : Valérie Trierweiler dit avoir une preuve

Mais le président ne nie pas, dans cet entretien à l’Obs, avoir employé la formule. Et ce n’est pas un hasard, selon L’Express, puisque Valérie Trierweiler détiendrait la preuve de ce qu’elle avance dans son livre. L’hebdomadaire croit savoir que l’ex-Première dame a ainsi confié à des proches qu’elle pourrait la sortir si besoin. Et potentiellement en cas de procès pour diffamation ?

En outre, l’ancienne compagne de Hollande aurait conservé tous les textos du chef de l’Etat. Ce qui représente "une arme nucléaire entre les mains d’une femme prête à tout pour prendre sa revanche", lâche L’Express.


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