MosaikHub Magazine

Offensive de l’EI contre les Kurdes en Syrie

jeudi 18 septembre 2014

Des combattants de l’Etat islamique (EI) se sont emparés de 16 villages kurdes dans le nord de la Syrie au cours d’une offensive en direction de la ville d’Aïn Al-Arab située à la frontière de la Turquie, indique, jeudi 18 septembre, un commandant des Unités de protection du peuple (YPG), des milices syriennes kurdes, et Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Située à la frontière avec la Turquie, Kobane (nom kurde d’Aïn Al-Arab) est la troisième ville kurde de Syrie après Qamishli et Afrine. Pour l’EI, qui cherche à établir son autorité du nord-ouest de la Syrie jusqu’à l’est de l’Irak, la prise de Kobane permettrait d’obtenir une continuité territoriale sur une grande partie de la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Pour les Kurdes, il s’agit d’une bataille vitale, car s’il prend Aïn Al-Arab, l’EI avancera plus rapidement vers d’autres régions kurdes de Syrie comme Hassaka. En juillet, les Kurdes avaient repoussé une large offensive de l’EI, « mais celle des dernières vingt-quatre heures est plus importante », précise M. Rahmane. En juillet, des centaines de Kurdes en provenance de Turquie avaient afflué à Kobane pour prêter main forte à leurs frères.

L’OSDH indique qu’un « grand nombre de combattants » de l’Etat islamique étaient impliqués dans cette offensive qui a débuté mercredi. « L’EI utilise des armes lourdes, son artillerie et ses chars », précise le directeur de l’OSDH, indiquant que la ville, défendue par des milliers de combattants kurdes, est « désormais prise en tenaille » par l’EI.

APPEL AUX AUTRES FORMATIONS KURDES

Depuis l’apparition de l’EI en Syrie en 2013, les combats font rage entre Kurdes et djihadistes, les premiers défendant à tout prix leurs zones où ils avaient instauré une sorte d’autonomie depuis le début de la guerre en Syrie.

Les combattants kurdes syriens ont fait appel aux autres formations kurdes de la région, y compris le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), leur demandant une assistance militaire « sous quelque forme que ce soit » afin de contenir cette progression des djihadistes. Les groupes kurdes de Syrie, d’Irak, de Turquie et dIran ont mis de côté leurs vieilles divisions pour lutter ensemble contre les djihadistes de l’EI, mais cette unité est fragile.

SOUTIEN AMÉRICAINS AUX REBELLES SYRIENS CONTRE L’EI

Le Sénat américain devrait donner jeudi son feu vert au plan de soutien des rebelles syriens afin de les aider à combattre l’EI. Le Sénat est appelé à suivre la voie de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, qui a approuvé mercredi le plan destiné à équiper et à entraîner les rebelles syriens considérés comme modérés. Ce programme est le premier volet de la stratégie anti-djihadistes présentée par Barack Obama.

Le conflit en Syrie, qui a débuté en mars 2011 par un mouvement de contestation contre le régime d’Assad, violemment réprimé par le pouvoir, s’est transformé ensuite en un conflit entre rebelles et forces gouvernementales.

Il s’est compliqué avec la montée en force de l’EI qui combat désormais tant les insurgés que les forces du régime. La guerre a fait plus de 191 000 morts selon l’ONU, dont un grand nombre de civils. L’EI s’est également emparé de pans entiers du territoire irakien à la faveur d’une vaste offensive lancée le 9 juin.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie