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Pour le maintien en poste des parlementaires jusqu’à l’organisation des élections

jeudi 18 septembre 2014

« Au nombre des actions à poser d’urgence, il faudrait s’entendre pour empêcher le vide institutionnel et assurer le fonctionnement du Parlement jusqu’à l’assermentation des parlementaires issus des prochaines élections », propose l’OPL comme une porte de sortie au « tsunami politique » annoncé au 2e lundi de janvier 2015. Compte rendu…

Alors que le nœud gordien provoqué par la crise préélectorale se précise davantage et que la communauté internationale hausse le ton sur les sénateurs de l’opposition quant au vote de la loi électorale, l’OPL fixe sa position sur la conjoncture politique. Dans une note rendue publique, mercredi, et dont le Journal a obtenu copie, l’Organisation du peuple en lutte prêche un « compromis historique » afin d’éviter le vide institutionnel qui se profile à l’horizon du 2e lundi de janvier 2015.

« La crise multiforme que traverse notre société depuis environ trois décennies prend ces derniers temps des proportions démesurées qui mettent en péril la survie de la Nation, la viabilité de la République et l’indépendance de l’Etat, constate l’OPL . Alors que des voix responsables de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer la démesure, la déraison, voire certains agissements qui risquent de déboucher sur la possibilité de nous retrouver en 2015 dans la situation dramatique qui nous a valu, cent ans plus tôt, l’humiliation suprême de l’occupation, nombreux sont ceux qui, aveuglés par la passion du pouvoir ou mus par des intérêts sordides, refusent de prendre conscience de l’ampleur des convulsions sociales et politiques à répétition. »

Les troupes onusiennes, présentes dans le pays depuis dix ans à la faveur des troubles politiques, rappelle le parti politique OPL, ont failli à leur mission de « stabiliser le bruit et la fureur des passions politiques ». « Les élections tenues sous l’égide de ces forces ont ainsi vu leur mandat expirer assez longtemps alors que le mandat d’un autre groupe arrive à terme sans que personne puisse encore envisager l’organisation d’élections dans ce pays », déplorent les responsables de ce parti politique. Et d’ajouter : « [….] les factions politiques qui se sont succédé au pouvoir n’ont pas su redresser la barque économique et politique afin de conduire ce pays exsangue sur les sentiers du progrès planifié et de la justice sociale. Au contraire : une propagande malsaine et antinationale de leur part, jointe à la substitution démagogique de leurs idéaux à ceux de la Nation, sont parvenus à semer la confusion dans les esprits au point où, à présent, Haïti semble avoir perdu tout repère… »

Toujours dans cette note lue mercredi par le sénateur François Anick Joseph, le parti dirigé par Sauveur Pierre Etienne souligne que « le spectre lugubre du vide institutionnel redouté se profile au loin et ses contours se précisent dans l’inquiétude générale ». « Au début de l’année 2015, prévoient ces dirigeants politiques, on court le risque de se retrouver dans une dynamique d’entonnoir, sinon dans un pays sans Parlement ou, à la rigueur, un Parlement dysfonctionnel. »

Au cas où la situation se présente ainsi, poursuivent les signataires de la note, toutes les conditions seront réunies pour un tsunami politique dans le pays. « Les conséquences d’une telle éventualité sont pour l’instant incalculables tant sur le plan économique, social que politique. »

En vue de prévenir cette catastrophe annoncée, l’Organisation du peuple en lutte invite les acteurs à se ressaisir. « L’appel s’étend à tous les autres citoyens et citoyennes soucieux du besoin urgent d’entamer ensemble le processus de la refondation du pays sur la base d’un Etat de droit démocratique. »Comme bouée de sauvetage, l’OPL propose une entente entre les acteurs pour « empêcher le vide institutionnel et assurer le fonctionnement du Parlement jusqu’à l’assermentation des parlementaires issus des prochaines élections ».

Dans l’intervalle, croit savoir le parti politique, les élections législatives ainsi que les collectivités territoriales pourront se réaliser au premier trimestre de l’année 2015 au plus tard. « Cela permettrait de respecter dans un premier temps la durée des mandats des sénateurs élus et installés en septembre 2009, des députés entrés en fonction en 2011 et, par voie de conséquence, les prescrits de la loi et de la Constitution. » Selon l’OPL, si le Parlement reste debout en 2015, il sera possible d’écarter l’éventualité de nouvelles convulsions sociales et politiques. « Ainsi, nul mandat n’aura été écourté, nulle infraction à la Charte fondamentale n’aura été commise… »
Yvince Hilaire
yvincehilaire@lenouvelliste.com


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