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Conférence de presse Hollande : deux heures pour du beurre’’

jeudi 18 septembre 2014

François Hollande a tenu sa quatrième conférence de presse ce mardi. tant sur le fond que sur la forme, le président était très attendu, il a déçu.

Sous les lustres et les dorures de la salle des fêtes de l’Elysée, les ministres prennent place à l’heure, 17 heures. Le novice Emmanuel Macron papote avec Laurent Fabius et Manuel Valls, Christiane Taubira, Ségolène Royal et Marisol Touraine, toutes les trois vêtues couleur vert d’eau, sont plus sages. Michel Sapin a laissé ses traditionnelles chaussettes rose pétard au placard, optant pour un mauve plus social démocrate. La presse, quelques 350 journalistes, patiente depuis une heure trente. Il ne manque que les trois coups de bâtons à l’entrée du président, 17 heures 10, pour être parfaitement au théâtre.

Lors de sa précédente conférence de presse géante, le 14 janvier, alors que, déjà, sa vie privée agitait la sphère politique et médiatique et stupéfiait l’opinion, François Hollande avait réussi à reprendre la main, en assumant sa politique de l’offre, en s’assumant social-démocrate. Celle de ce jeudi était donc très attendue. Déception. François Hollande a certes imposé un long mais indispensable propos liminaire sur la situation internationale, précisant ce qu’allait être l’action de la France en Irak - un soutien aérien à la coalition.

"C’est dur"

Mais pour le reste, on retiendra que la situation dont le président de la République a hérité n’était "pas facile." Ce fut sa première anaphore. Que tenir son rôle, exercer le pouvoir, "c’est dur". Ce fut sa seconde anaphore, conclue par : "Ca a été dur de changer de Premier ministre, de gouvernement, mais j’ai surtout été dur avec moi-même." Pas d’inquiétude à avoir pourtant sur la stabilité à la tête de l’Etat. François Hollande fait savoir qu’il ira "jusqu’au bout". Pas de dissolution ni de démission en vue. Il ajoute pour ceux qui en doutait qu’il n’est pas ENCORE candidat à 2017.

Concernant l’actualité nationale, en quelques phrases, le voilà qui renvoient Sarkozy au passé, qualifié de "président d’hier", qui crucifie Thomas Thévenoud, et qui rappelle qu’il a le droit au respect de sa vie privée, largement bafouée par Valérie Trierweiler dans un livre paru à la rentrée.

Irréel

Sur le fond, François Hollande n’insiste plus sur la politique de l’offre même si elle n’est pas abandonnée. Le soutien aux entreprises est un choix "irrévocable", dit-il. Toutefois, Arnaud Montebourg et les frondeurs peuvent respirer, François Hollande a confirmé le report jusqu’en 2017 du respect de l’engagement d’arriver à 3 % de son déficit public, tout comme il a affirmé que la TVA n’augmenterait pas et les impôts non plus. Augmenter le pouvoir d’achat pour relancer la consommation, donc... Peut-être ne zig-zag-t-il pas, mais il n’a pas abandonné l’idée de réussir le grand écart entre les deux extrémités de sa majorité.

Un ministre nous confie : "Je l’ai trouvé lucide, solide, concentré sur ses objectifs. À l’écoute des impatiences du pays." C’était sans doute le but de François Hollande : clore l’abominable phase de rentrée. Il y a tout de même quelque chose d’irréel à voir ce président au fond du gouffre sondagier, dans l’incapacité de vanter des résultats positifs en matière d’emploi ou de redistribution des richesses, attribuer ainsi la parole à certains journalistes pour "que le premier rang ne se mette pas en colère." Deux heures pour ça.


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