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La PNH se prépare à reprendra le contrôle du centre-ville

dimanche 21 septembre 2014

Le directeur général de la PNH annonce un train de mesures visant à mater le phénomène de l’insécurité et du banditisme dans le pays et plus particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Installation de caméras, déploiement des agents du BIM au centre-ville et d’une cinquantaine de véhicules de patrouille dans les grands axes de l’aire métropolitaine, opérationnalisation du numéro 114 sont, entre autres, les mesures annoncées par Godson Orélus à l’issue d’une rencontre avec la commission Justice et Sécurité du Sénat, jeudi. « Depuis quelques semaines, on assiste à une recrudescence de l’insécurité un peu partout dans le pays », a indiqué le sénateur Francky Exius, président de la commission Justice et Sécurité du Sénat, comme pour exhorter le chef de la police à redresser la barre. A titre d’exemple, illustre l’élu du Sud, les villes de Petit-Goâve, des Cayes, de Jean-Rabel (Nord-Ouest), ainsi que la zone métropolitaine de Port-au-Prince sont achetées argent comptant par les bandits.

Son collègue Mélius Hyppolite, qui a pris part à la rencontre, n’a pas dit le contraire. « Les bandits font la loi dans le département du Nord-Ouest, plus précisément à Jean-Rabel ( Bord-de-Mer), précise le sénateur Mélius Hyppolite avec un luxe de détails. Certains malfrats, qui opèrent au vu et au su de tout le monde, ont même proféré des menaces de mort contre moi. Ils m’ont pointé du doigt sous prétexte que je suis l’instigateur d’une démarche pour installer un commissariat dans la zone. A visage découvert, ils promettent de percer ma tête avec des projectiles… »

Alors que des groupes rivaux s’affrontent et sèment la terreur à Petit-Goâve, le président de la commission Justice du Grand Corps déplore en outre que les bandits armés fassent ce que bon leur semble dans la ville des Cayes. La troisième ville du pays, selon lui, n’avait pas cette réputation dans le temps. En conséquence, Pierre Fancky Exius recommande à Godson Orélus d’agir au plus vite.

Même constat pour les zones comme Cite Soleil, le centre-ville, le marché de Croix-des-Bossales. Là, l’insécurité est montée d’un cran, et s’amplifie davantage à l’occasion de la réouverture des classes. « Cette remontée du phénomène de l’insécurité est due à la libération irrégulière et spectaculaire des 329 détenus de la prison civile de Croix-des-Bouquets à la fin du mois d’août dernier », croit savoir le sénateur Exius.

L’arsenal de mesures annoncées par Godson Orélus

Parmi les mesures envisagées, Godson Orélus indique qu’avec l’autorisation du Parlement il va installer prochainement des caméras dans certains endroits stratégiques de l’aire métropolitaine afin d’assurer un contrôle en permanence dans ces zones. « De plus, poursuit-il, les agents de la Brigade d’intervention motorisée (BIM) vont être déployés en permanence au centre-ville. Nous avons déjà planifié cela avec eux. Nous allons trouver des résultats parce que la BIM peut bien faire ce travail. Je prends l’engagement, devant vous, que les marchands du centre-ville vont pouvoir mener leurs activités en toute quiétude. Ils témoigneront de cette présence policière… », a promis le DG de la PNH.

Le chef de la police annonce, en outre, « l’arrivée en octobre prochain d’une flotte d’une cinquantaine de véhicules de police munis de gyrophare ». « Ces véhicules auront à bord deux policiers et vont sillonner tous les grands axes de l’aire métropolitaine tels que le centre-ville, Delmas, Pétion-Ville… Il faut faire la prévention et la prévention c’est une présence active de la police pour dissuader les bandits… », a-t-il détaillé, notant qu’il ne peut pas promettre de faire pareil pour les villes de province en raison, dit-il, des moyens limités de la PNH. De surcroît, le patron de la PNH informe que le numéro 114 va être opérationnel prochainement et les policiers vont être munis de radios de communication beaucoup plus sécurisées grâce à un nouveau système qui va être mis en place.

En ce qui a trait au département du Sud, le DG s’engage à mettre en place un plan spécial, en vue de trouver les moyens nécessaires pour intervenir. « Je prends note, je sais qu’il y a une urgence pour le Sud, je le mets parmi mes priorités. Je vais chercher les moyens pour attaquer le problème dans le Sud… »

Le ratio d’un policier pour 1 000 Haïtiens alors que la norme internationale exige un policier pour 200 habitants sert de couverture à Godson Orélus pour se dédouaner par rapport à la recrudescence de l’insécurité dans le pays. Ce que le sénateur François Anick Joseph a rejeté d’un revers de main. Car, rétorque-t-il, cela ne peut en aucune manière être le motif de la montée exponentielle de l’insécurité. « C’est un problème strictement administratif ..

Bertrand Mercéus
mbertrand@lenouvelliste.com


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