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Chadwick Boseman : « James Brown est un personnage complexe et politique »

mardi 23 septembre 2014

L’acteur a rencontré la presse pour raconter son expérience dans la peau de la légende de la soul qu’il incarne dans le film Get On Up, en salle le 24 septembre.

C’est au Bristol un matin de septembre que l’acteur rencontre la presse française, sous le charme de son interprétation explosive de James Brown. Dans le même hôtel, Mick Jagger vante lui aussi les mérites de Get On Up , qu’il a produit. Mais Boseman l’avoue sans hésitation : il a fallu que Tate Taylor (La Couleur des Sentiments) lui parle longuement, en vrai « directeur d’acteur » pour le convaincre à accepter le rôle. L’acteur sortait déjà d’un biopic, 42, dans lequel il interprétait la star du baseball Jackie Robinson, et hésitait à s’attaquer au monstre sacré de la soul et du funk. Décidé, c’est lui que le réalisateur voyait dans le rôle du charismatique Mister Brown. Il voulait à l’écran ce visage encore peu connu du grand public, surtout aperçu dans de petits rôles à la télévision (Urgence, Lie to Me…). A 32 ans, Boseman a finalement accepté de rentrer dans les perruques et les costumes de scènes de Mister Dynamite, « un personnage complexe, politique et si important dans la musique » résume-t-il.

Un rôle très physique

Le film laisse une grande part au mystère de la personnalité de Brown, souvent montré comme un génie capricieux et hors de contrôle. « J’ai essayé de ne pas penser à son importance historique, explique l’acteur, mais j’ai voulu comprendre qui était cet enfant de Caroline du Sud, abandonné par ses parents, délinquant juvénile… Et de voir comment il devient cette homme que l’on respecte pour sa musique et qui nous intrigue politiquement. » Pour se préparer au rôle, Boseman est surtout passé par un intense travail physique.
James Brown, c’est avant tout un groove, une démarche, une frénésie sur scène (il était le roi du mashed potato, une danse des années 60) qu’il a fallu recréer, surtout pour un film dans lequel les scènes live ont une place centrale. « J’ai mis deux mois à me préparer, se rappelle-t-il. Chaque jour, j’avais des cours de danse, au début trois heures par jour, puis jusqu’à cinq heures de répétition quotidienne. J’écoutais de la musique toute la nuit ». L’acteur a aussi dû se plonger dans l’impressionnant répertoire de Brown de Papa’s Got a Brand New Bag à Please, Please, Please.

Un portrait sans concession

Tate Taylor raconte avant tout Brown par sa musique, mais il ne fait pas pour autant l’impasse sur ses côtés sombres : ses moments de violence, ses abus de drogue et ses relations explosives avec ses musiciens. « J’ai rencontré beaucoup de membres de sa famille, se souvient-t-il. Ils avaient envie de montrer tous les aspects de James et on en a beaucoup parlé avec eux. On a même regardé le film tous ensemble et ils réagissaient en direct. Les génies sont souvent des personnages complexes. »

La scène plus importante du tournage ? Celle des émeutes de Boston. James Brown se produit alors en concert le lendemain de l’assassinat de Martin Luther King, et il empêche les jeunes de la ville d’entrer en conflit avec la police. « C’était important pour moi de montrer que ces gamins avaient une expérience émotionnelle de l’assassinat de King, explique-t-il, et ils avaient besoin de Brown pour traverser cette épreuve, pour les aider. Je voulais qu’on comprenne toutes les implications de cette scène. James Brown était un penseur libre et je voulais que ça se ressente. Les Afro-Américains ont une histoire qui a des milliers d’années et qui s’est perdue dans l’esclavage. Il faut essayer de se retrouver une place, de progresser, de s’élever dans la société contre une culture opprimante. C’est ce que représente sa musique. »

Pour ne pas trahir le maître, Boseman a aussi fait appel aux conseils avisés de l’un des producteurs du film, et pas des moindres. « Mick Jagger m’a beaucoup aidé, raconte Chadwick Boseman. Quand on a Mick Jagger à ses côtés, ça donne un supplément de confiance incroyable. Rien ne peut mal se passer avec lui ! » Une expérience qu’il est prêt à renouveler « mille fois. » À découvrir en salle absolument.

Get on Up de Tate Taylor avec Chadwick Boseman, en salle le 24 septembre.


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