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Netflix : un catalogue de séries et de films suffisant pour séduire

vendredi 26 septembre 2014

Le service de vidéo à la demande, qui est lancé ce lundi en France, dispose d’une offre attrayante malgré ses limites - temporaires.

C’est "la" question sur laquelle reposaient toutes les spéculations avant l’arrivée de Netflix en France. Quel catalogue le leader américain du streaming proposerait-t-il lors de son lancement le 15 septembre ? Quels films et séries pourrait-on trouver sur le site internet au logo rouge ?

Les esprits chagrins - et ceux qui ont tout intérêt à le faire entendre - affirmaient que ledit catalogue serait "pauvre" en raison des nombreuses restrictions qui s’appliquent à Netflix dans l’Hexagone. En ce qui concerne les films, l’entreprise est contrainte de respecter la chronologie des médias, qui l’empêche de proposer les nouveautés cinématographiques : la loi française impose un délai de trois ans après la sortie d’un film pour que celui-ci puisse être diffusé dans le cadre d’une offre de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD).

Vodkaster, qui cherche à se positionner comme l’alternative française à Netflix, s’est d’ailleurs amusé à recenser "le top des films qui ne sont pas sur Netflix" à travers un site ironiquement baptisé "Notflix". Gravity, Le Hobbit 2, The Dark Knight Rises, Hunger Games, Moi, moche et méchant 2... Autant de blockbusters que l’Américain ne pourra pas offrir à ses clients. "Tous ces films sont en revanche disponibles immédiatement sur Vodkaster", se gausse le français, qui, lui, n’est soumis qu’à un délai de quatre mois parce qu’il propose une offre à la carte et non à l’abonnement.

Pas de Game of Thrones ou de House of Cards

Quant aux séries, Netflix est limité par les contrats de diffusion déjà conclus par les chaînes de télévision américaines avec les chaînes de télévision françaises. Ainsi, les dernières saisons de la plupart des programmes célèbres comme Grey’s Anatomy, The Mentalist ou The Good Wife sont réservées à TF1, M6, etc. Et les excellentes séries de HBO (Game of Thrones, True Blood, Boardwalk Empire...) appartiennent en exclusivité à Orange Ciné Séries (en première diffusion). Netflix ne pourra même pas diffuser sa propre production, House of Cards, puisqu’elle en avait cédé les droits avant de décider de s’installer en France, à Canal+ ! Et ne parlons pas des fictions françaises, produites par les chaînes françaises et donc, logiquement, diffusées par elles.

Cela signifie-t-il pour autant que le catalogue de Netflix n’est pas assez riche pour attirer le public français ? Non. Dévoilée ce lundi, l’offre du service de VOD comprend suffisamment de titres alléchants pour convaincre le spectateur de s’abonner. Dexter, The Big Bang Theory, Sons of Anarchy, Prison Break, Gossip Girl, The Killing, Deadwood, Vampire Diaries, Homeland, Fargo, Heroes, Pretty Little liars, Modern Family, Breaking Bad, The Walking Dead... Netflix propose déjà une cinquantaine de séries américaines. Certes, ce ne sont pas des nouveautés et, pour celles qui sont en cours, sans doute faudra-t-il attendre un peu avant d’avoir les tout derniers épisodes à disposition.

Un bon vidéoclub

Mais, à part les "sérievores" qui voient tout dès le lendemain de la diffusion aux États-Unis, rares sont ceux qui ont déjà tout vu en intégralité. Pour le spectateur moyen, qui a entendu parler de telle ou telle série sans jamais prendre le temps de s’y plonger, Netflix est l’occasion rêvée de rattraper son retard, facilement, y compris, d’ailleurs, sur quelques fictions françaises comme Un village français ou Les hommes de l’ombre. Même chose pour le cinéma : c’est vrai, vous ne trouverez pas sur Netflix le film qui vient de sortir en DVD, mais vous pourrez en revanche redécouvrir une multitude d’oeuvres que vous aviez ratées à l’époque, voire de grands classiques que vous vous étiez juré de voir un jour. Un vidéoclub vieillot mais sympathique, en somme.

À défaut d’être révolutionnaire, le catalogue de Netflix a donc tout de même quelques charmes. Et quelques inédits aussi, comme Orange Is The New Black (une autre production maison), très en vogue outre-Atlantique. Il ne faut pas oublier, de plus, qu’il ne s’agit que d’un catalogue de départ : l’offre s’enrichira rapidement et les inédits seront de plus en plus nombreux au fil des mois. Ainsi en sera-t-il de Gotham, série sur l’enfance de Batman, déjà rachetée par Netflix pour une diffusion prochaine en France et dans le monde entier, alors même qu’elle n’a pas encore été lancée aux États-Unis. Désormais, le géant américain sera à la table des négociations aux côtés des géants français pour l’obtention des droits de diffusion. De quoi faire monter les enchères et contraindre les uns et les autres à améliorer leur service pour faire face à la concurrence. Bref, une bonne nouvelle pour le public français.


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