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Une question de timing

mercredi 11 juin 2014

Les négociations se poursuivent en coulisse ce week-end entre les sénateurs pour concilier leur position avec celle de l’exécutif. Chacun y va de ses dernières cartouches pour défendre ses points de vue. Les arguments se bousculent dans les rencontres. L’heure tourne.

Les négociations se poursuivent en coulisse ce week-end entre les sénateurs pour concilier leur position avec celle de l’exécutif. Chacun y va de ses dernières cartouches pour défendre ses points de vue. Les arguments se bousculent dans les rencontres. L’heure tourne. Il y va de la survie du Parlement en janvier prochain et de la fin de la présidence de Martelly. Avec ou sans vernis démocratique.
Mais pas que de cela.
L’Onu et, avec elle, toute la communauté internationale, dix ans après le débarquement sur nos terres de la mission de stabilisation qui porte le nom de Minustah, vont-elles aussi piteusement échouer face à des acteurs qui ne s’entendent sur rien. Haïti va-t-elle sortir des rails de la démocratisation pour une question arithmétique ?
Aux dernières nouvelles, le président Martelly consent à ce que quatre membres du Conseil électoral soient choisis par ceux de l’autre camp. Quatre sur cinq est un compromis acceptable, murmurent de plus en plus de secteurs.
Ce découpage admis ne va-t-il pas fragiliser le CEP ? Sans doute. Mais si cela peut calmer les craintes, acceptons cet arrangement boiteux au lieu d’enfoncer le pays dans un interminable procès, semblent prêcher de plus en plus d’intervenants dans la crise préélectorale.
Un autre courant de pensée souhaite simplement qu’Haïti passe à une nouvelle étape. Même n’ayant aucune garantie que les élections seront sans reproche, des amis d’Haïti avancent que le pays ne peut plus se permettre de faire du sur-place. Passons s’il le faut à une autre crise, mais avançons, expliquent les pragmatiques de la dernière heure.
Il faut savoir quand la corde va se rompre. Bien mesurer l’instant précis où l’opinion souhaite passer à autre chose. Crever l’abcès mûr, mais pas avant. Nombreux sont les hommes politiques qui se sont trompés de timing et ont laissé filer une bonne occasion ou ont échoué sur un évident récif pour avoir mal évalué leur chance de succès ou les faiblesses de leur adversaire.
La Coupe du monde de football sera le tournant pour les élections. Qui saura négocier la dernière courbe avant le mondial ?

Frantz Duval duval@lenouvelliste.com Twitter :@Frantzduval

Voir en ligne : enouvelliste

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