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Ciel, voici les nouveaux aristos !

lundi 29 septembre 2014

Ils n’ont pas le sang bleu, mais ils connaissent tous les codes de l’aristocratie. Focus sur une génération de dandys qui se rêvent nobles jusqu’au bout des ongles.

Ils sont nés avec une petite cuillère - en plastique - dans la bouche, mais ils revendiquent pourtant haut et fort leur attachement aux préceptes du classicisme et de la haute bourgeoisie. Dans le domaine de la mode, ils s’inscrivent dans la tendance preppy. À l’affiche : un vestiaire unisexe avec veste d’uniforme old school, pull moutarde ou jacquard, écharpe tartan, mocassins à boucles, voire à glands. Raie au milieu pour les femmes et cheveux sous les oreilles pour les hommes. Leur couleur de prédilection ? Le marine, même s’ils s’autorisent parfois du vert bouteille au détour d’un chemisier vichy.

Ils se fournissent selon l’humeur chez A.P.C., Saint James, Maison Kitsuné ou chinent quelques belles pièces bradées par l’aristocratie désargentée aux puces de Saint-Ouen ou chez l’incontournable Guerrisol - planète Barbès. Leur dernière lubie ? La chaussette blanche épaisse engoncée dans le mocassin. N’allez pas croire qu’il s’agit là d’une faute de goût... Non. L’aristo en herbe sait parfaitement où il met les pieds. Simplement, c’est devenu le must chez les puristes du mocassin type Weston, dans un esprit très germanopratin. Quant aux jeunes femmes, elles aiment arborer du rouge à lèvres dans un esprit très bon chic bon genre, façon héroïne de Claude Chabrol.

Dernière pièce phare entrée dans leur patrimoine vestimentaire : la veste Barbour huilée. Depuis que Lily Allen s’est présentée sur scène avec l’uniforme du bon chasseur sur le dos, le genre s’est totalement décoincé. Ce n’est plus l’apanage du bourgeois rétrograde, mais bien celui de la jeunesse branchée.

De la haute branchouille

En fin d’après-midi, on les retrouve avenue Junot à l’Hôtel particulier Montmartre, de préférence dans le petit salon privé où trônent les bois d’un vieux cerf. Aux lieux clinquants de la jet-set surannée, ils préfèrent les hôtels au style victorien, voire les rades mal famés mais ultra-fréquentés, plus authentiques. À la nuit tombée, sur leur fauteuil club en cuir en guise de table de chevet repose leur bible, Pourquoi je serais plutôt aristocrate signé Vladimir Volkoff - aux éditions du Rocher, ça ne s’invente pas. Si les vrais sangs bleus ne rougissent pas de leurs origines, les apprentis en la matière claironnent haut et fort qu’il n’y a que l’aristocratie avec son style sans bévue qui vaille. Que vaille.

En tête de liste, le vicomte Arthur de Soultrait. Avec sa marque Vicomte A., le jeune aristo offre ses titres de noblesse à qui veut bien porter ses polos. Un brin tapageuse, la marque aurait plutôt tendance à séduire les Américains en mal de particule - le trentenaire a ouvert sa sixième boutique à Palm Beach en 2013 - que la jeunesse preppy branchée ou même la bourgeoisie pure et dure.

Dans un registre diamétralement opposé, une marque comme A.P.C. tire nettement son épingle du jeu. Sans renier son ADN ultramoderne, cette enseigne de référence joue la carte de la simplicité avec juste ce qu’il faut de snobisme. C’est-à-dire des coupes évidentes, des matières solides et des inspirations authentiques. Cerise sur le baba, les boutiques sont d’un luxe et d’une simplicité inouïs, pile-poil dans l’air du temps. Enfin, mention spéciale cette saison à Maison Kitsuné qui insuffle un coup de jeunesse au bon vieux mocassin souple. Sans fausse note.


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