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Attentats : la menace terroriste n’a jamais été aussi grande

mardi 30 septembre 2014

Barack Obama le dit ouvertement. La menace terroriste a été sous-évaluée par ses services secrets. Un groupe en particulier : Khorasan, émanation d’Al-Qaida, semble se désintéresser des combats locaux en Syrie. Son objectif serait de se préparer à frapper en occident. Mais il n’y a pas qu’à Washington qu’on s’inquiète. En France, les spécialistes du renseignement sont incroyablement alarmistes.

Les bombardements massifs menés au nord de la Syrie tentent de rattraper le temps perdu. En 4 jours, 170 jihadistes ont été tués en Syrie, mais l’inquiétude demeure. Dans les milieux dits « autorisés », ceux qui font et ne parlent pas publiquement, on ne se masque plus. Oui on est inquiet. Très inquiet. Et voilà ce que l’on dit.

Des attentats en France ? Oui, on en a déjà déjoué. Plusieurs. Et il faudra encore en déjouer. Le problème face à cette menace c’est sa rapidité. Tout va plus vite. Tout est plus gros. Il y a 20 ans, des Français, des Européens partaient aussi faire le djihad en Tchétchénie ou en Afghanistan. Ils étaient peu nombreux. Souvent, ils n’en revenaient pas. Aller là-bas était compliqué. Il fallait des relais. Des réseaux que l’on pouvait intercepter. On les avait à peu près à l’œil. Mais internet a tout changé.

Les vidéos de propagande sur le net agissent comme des filets qui ratissent large. La terre de djihad est là, tout près, derrière l’Europe, à peine plus loin que le Bosphore. Il suffit d’aller en Turquie, où les voyagistes vous proposent de passer trois jours en week-end. Rien de plus simple. Autre chose que la Tchétchénie... En 2 ans seulement, 3000 Européens seraient partis. 1000 Français. Un quart serait rentré, un quart y serait mort, la moitié y serait encore.

Ceux que l’on appelle « combattants étrangers » d’Europe sont particulièrement convoités par le groupe Khorasan. Venu d’Afghanistan, ce groupe est une branche d’Al Qaida. Khorasan est un vieux mot utilisé pour désigner une zone qui à l’époque médiévale englobait l’Afghanistan, le nord de l’Iran et l’Ouzbékistan. La région où le soleil se levait. Un verset du Coran utilisé dans des vidéos de propagande dit « lorsque vous verrez arriver depuis la région du Khorasan les drapeaux noirs, rejoignez cette armée ». Dans les montagnes afghanes, Khorasan s’est installé, accueillant déjà les combattants étrangers. Puis le groupe est venu s’installer en Syrie, nouvelle terre de djihad. Cette fois, les combattants étrangers sont arrivés, encore plus nombreux, et Khorasan semble s’être fait une spécialité de la formation de combattants à retourner à l’envoyeur.
À entendre nos interlocuteurs bien informés, la menace réelle, directe pour nos pays, est là. Parce que jamais les flux d’hommes n’ont été aussi nombreux. Parce que jamais les moyens financiers et militaires de ces groupes terroristes n’ont été aussi importants. Parce que jamais leur capacité de propagande n’a été aussi colossale.

Devant des visages aussi graves, on pose alors une question. La menace est-elle plus importante que dans les années 90, quand les GIA algériens planifiaient de jeter un avion d’Air France sur la tour Eiffel avant d’atterrir à Marignane ? Quand ils posaient des bombes dans le RER aux stations Saint-Michel ou Port-Royal ? Plus qu’alors ? « Oui », nous répond-on, le menace est beaucoup plus importante. Que faire alors ? La réponse revient. Aller les détruire là-bas, avant qu’ils n’arrivent ici.


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