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Douze ans de prison pour avoir sciemment transmis le VIH

jeudi 2 octobre 2014

par Jean-François Rosnoblet

AIX-EN-PROVENCE, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Un homme de 40 ans accusé d’avoir volontairement caché sa séropositivité à cinq jeunes femmes, entraînant la contamination par le virus du sida de l’une d’elles, a été condamné jeudi à douze ans de réclusion criminelle.

Christophe Morat était jugé par la cour d’assises d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) en état de récidive après une première condamnation à six ans de prison en 2005 à Colmar (Haut-Rhin) pour avoir sciemment transmis le VIH à deux de ses partenaires féminines avec lesquelles il avait eu des relations sexuelles non protégées.

L’avocate générale avait requis une peine minimale de quinze ans de prison.

"Il a persisté à ne pas vouloir se protéger, la préméditation est caractérisée", a affirmé Martine Assonion, qui avait réclamé une peine à la hauteur “du lourd passé d’un séducteur sans limite pour arriver à ses fins”.

"Vous ne pouvez pas condamner Morat, pas à ça, pas pour ça", a plaidé le défenseur du prévenu, Me Christophe Bass, en récusant l’idée de la préméditation de son client.

Christophe Morat avait été mis en examen en 2012 pour "administration volontaire de substances nuisibles ayant entraîné une infirmité permanente, avec préméditation et en récidive légale", en l’espèce le virus responsable du sida transmis à sa compagne Maryse sans l’avoir informée qu’il en était porteur.

Il a multiplié les liaisons, contactant ses conquêtes sur des sites de rencontres sur internet où il a établi plus de 400 contacts selon l’accusation, dissimulant une séropositivité décelée depuis "au moins 1998".

"UNE BOMBE HUMAINE"

L’une d’entre elles, âgée de 17 ans lors de son premier rapport non protégé avec le prévenu, a fini par porter plainte, début 2012, après la découverte de son passé judiciaire.

Trois autres jeunes femmes avec lesquelles il a eu des rapports non protégés ont été identifiées. Aucune des victimes, à l’exception de sa compagne, n’a été contaminée.

Christophe Morat, qui a reconnu "être parfaitement informé des risques de contamination", avait interrompu sa trithérapie en février 2009 et ne l’avait reprise que fin 2010, pour l’interrompre de nouveau en juillet 2011.

L’avocate générale a mis en lumière la “carence totale médicamenteuse” de l’accusé durant la période des faits, qui l’a “transformé en bombe humaine”.

“Il s’est volontairement mis en marge. Il a été dans le mensonge et la manipulation tout le temps. Ce qui compte, c’est son intérêt personnel, c’est d’avoir une certaine jouissance dans la vie de tous les jours”, a souligné Martine Assonion qui a évoqué une “utilisation utilitaire des femmes” de la part de l’accusé.

Tout au long des quatre jours d’audience, Christophe Morat a fait part de ses regrets aux victimes. "Essayez un jour de me pardonner, je n’ai jamais voulu ça", a-t-il dit.

(Edité par Sophie Louet)


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