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Elections/Crise politique

Martelly et le G-6 se rencontrent ce vendredi à l’hôtel Karibe

vendredi 3 octobre 2014

Ils s’accusent mutuellement d’être responsables de la crise préélectorale. Ils n’ont jamais raté une occasion pour le faire.

C’est la guerre entre eux. Après l’échec des pourparlers à l’hôtel Best Western il y a quelques mois, Michel Martelly et le groupe des six sénateurs vont encore une fois se regarder dans les yeux. L’hôtel Karibe Convention Center à Pétion-Ville sera, ce vendredi, le théâtre de ce nouveau round de discussions.

« Encore une fois, le président de la République, son Excellence, Michel Joseph Martelly, désireux de trouver une alternative à la crise institutionnelle, souhaite utiliser vos bons offices pour lancer une ultime invitation au groupe des 6 du Sénat et se proposerait même de les recevoir, au cas où cela leur convient, au Karibe Convention Centrer, le vendredi 3 octobre prochain, à partir de 1 :00 pm », lit-on dans une correspondance du secrétaire général de la présidence, Yves Germain Joseph, adressée le 1er octobre au président du Sénat, dont Le Nouvelliste a eu copie en exclusivité.

« Comme aux rencontres précédentes et optant pour la réalisation des élections, dans le meilleur délai, pour parer à tout vide institutionnel, le président, poursuit la correspondance, veut s’entretenir avec vos collègues du Sénat, comme il l’a déjà fait avec vous et avec d’autres représentants des corps de l’Etat. »

Yves Germain Joseph termine la correspondance avec les salutations d’usage : « Comptant sur votre appréciable concours pour délivrer cette invitation, je vous prie d’agréer, Monsieur le président du Sénat, l’expression de ma haute considération. »

C’est dans le cadre de ses consultations que le président Martelly « nous a invités », a fait savoir le sénateur Pierre-Francky Exius, membre du groupe des six, confirmant du coup la réception de cette invitation. Il y a aura une délégation qui représentera le groupe des six, a-t-il affirmé jeudi sur Radio Kiskeya. « Nous allons entendre le président, puisque c’est lui qui nous a invités dans le cadre de ses consultations », a ajouté le parlementaire en opposition au pouvoir en place.

Le sénateur a laissé comprendre que le groupe des six n’aura pas à soumettre au chef de l’Etat ses revendications. Il se contentera d’écouter le président parler. « Ce qui est important, a-t-il dit, c’est une vraie négociation avec les partis politiques de l’opposition afin de trouver ensemble une meilleure formule permettant une bonne gestion du pays en 2015, évitant l’établissement d’un régime dictatorial. »

Pour sa part, le sénateur Moïse Jean-Charles, membre du groupe des six, a indiqué : « Jamais, je ne serai là où se trouve ce diable ! », faisant référence à Michel Martelly. Cependant, l’opposant farouche au régime en place a soutenu qu’il n’est pas contre l’idée de la négociation avec le chef de l’Etat. « Rien ne dit que le président Martelly ne va pas choisir une sortie honorable, à savoir négocier sa démission du pouvoir… », a-t-il dit espérer.

Dans le cadre des consultations, le président Martelly s’est déjà entretenu au palais national avec plusieurs organisations de la société et des partis politiques. Après trois invitations au palais national boudées par les sénateurs du groupe des six, le chef de l’Etat accepte de les rencontrer ailleurs. C’est cette rencontre qui se tient à l’hôtel Karibe ce vendredi.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


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