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Moïse Jean-Charles remet les clés pour dire non à la prolongation

vendredi 3 octobre 2014

Le sénateur Moïse Jean-Charles, farouche opposant au président Martelly, a posé la première action d’éclats pour justifier son opposition à une éventuelle prolongation de mandat des députés et sénateurs.

Pour prouver son profond malaise avec cette idée proposée par une frange de la classe politique et de la société civile à dessein d’éviter au pays de sombrer dans le chaos à partir du 2e lundi de janvier 2015, Moïse Jean-Charles a remis, ce mercredi, les clés du bureau et du véhicule que le Sénat avait mis à sa disposition comme sénateur de la République.

Le sénateur du Nord affirme avoir remis ces matériels à la questure du Grand corps comme annoncé la semaine dernière. « C’est un acte symbolique et politique que j’ai posé aujourd’hui, a lancé tout de go Moïse Jean-Charles, serein et sûr de lui-même. Cela prouve notre détermination à combattre le régime en place et la communauté internationale qui tiennent le pays en otage. »

Le farouche opposant à l’administration Martelly se veut clair et catégorique. Pas question pour lui de venir au Sénat après la date fatidique du 12 janvier 2015. L’élu du Nord, poumon de l’opposition, a donné la garantie qu’il ne prendra pas un jour en plus ni un jour en moins dans son mandat. « Nous voulons montrer à tout le monde que nous ne marchons pas dans cette logique de prolongation de mandat, a réitéré Moïse Jean-Charles, dans son style propre à lui. C’est un plan concocté par une série d’ambassades qui manipulent certains partis politique, a renchéri le parlementaire. »

Appellant à la mobilisation générale contre l’équipe au pouvoir, Moïse Jean-Charles souligne que le Parlement a failli à sa mission, et en conséquence il revient à la population de camper contre ce qu’il appelle l’arbitraire et corruption.

En remettant ces matériels, le sénateur Jean-Charles croit avoir posé un acte qui compromet l’avenir politique du président Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe. « La seule chance qu’ils ont pour rester au pouvoir, c’est de trouver un compromis pour prolonger le mandat des parlementaires », avance le parlementaire.

Par ailleurs, même s’il ne sera plus sénateur à partir du 2e lundi de janvier de l’année prochaine, M. Jean-Charles met le chef de l’Etat en garde contre toute idée de diriger par décret. « La Constitution amendée ne donne pas ce droit au président de la République, précise-t-il, s’étonnant d’entendre certains conseillers du président Martelly- des anciens sénateurs- défendent cette thèse. »

Reconnaissant qu’avec seulement 10 sénateurs en poste le Parlement sera dysfonctionnel, Moïse Jean-Charles croit toutefois que cela n’est pas un chèque en blanc au chef de l’Etat pour diriger le pays par décret.

La conférence de presse donnée au Sénat Par Moïse Jean-Charles a servi de prétexte à ce membre du groupe des six pour cadrer le porte-parole du Premier ministre qui a déclaré récemment que ce dernier tire sa légitimité du chef de l’Etat et non du Parlement. « S’il n’y a pas de Parlement pour contrôler le Premier ministre, il n’aura d’autre choix que de tirer sa révérence, affirme Moïse Jean-Charles. Il doit y avoir un autre PM choisi sur la base de négociations avec les différents secteurs de la société. »

En ce qui concerne la rencontre prévue pour ce vendredi entre le chef de l’Etat et les sénateurs de l’opposition, Moïse Jean-Charles de dire de façon ironique : « Tout le monde le sait déjà. Jamais, je ne serai là ou se trouve ce diable ! » Avant d’ajouter : Je ne suis pas contre l’idée de la négociation. Car rien ne dit que le président Martelly ne va pas choisir une sortie honorable à savoir négocier sa démission du pouvoir…

Yvince Hilaire
yvincehilaire@lenouvelliste.com


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