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Ukraine : attaques et contre-attaques à l’aéroport de Donetsk

vendredi 3 octobre 2014

Attaques et contre-attaques se sont succédé vendredi à l’aéroport du bastion rebelle de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, les prorusses affirmant contrôler la quasi-totalité du site où l’armée ukrainienne est retranchée depuis quatre mois.

L’intensification des hostilités et des bombardements des zones d’habitation à Donetsk, qui ont fait au moins 11 morts en deux jours parmi les civils, a été dénoncée comme "une escalade dangereuse" par le bureau du secrétaire général de l’ONU, un mois après la conclusion d’une trêve fragile entre Kiev, Moscou et les séparatistes.

Selon Kiev, les rebelles ont lancé dans la soirée un assaut contre un terminal de l’aéroport dont ils ont occupé le premier niveau après avoir utilisé des fumigènes contre les soldats ukrainiens.

Ces derniers ont dit avoir contre-attaqué et repoussé les insurgés. Une partie de ce terminal était en feu, selon un communiqué des forces ukrainiennes.

A un poste de contrôle situé à deux kilomètres à l’est de l’aéroport de Donetsk, une équipe de l’AFP a entendu vendredi des tirs d’artillerie lourde et d’armes automatiques, nourris et réguliers.

"Ca tire sans arrêt depuis 07H00 (04H00 GMT) du matin. Nous tirons avec des canons automoteurs et ils (les Ukrainiens) ripostent sur notre zone avec de l’artillerie lourde mais un peu au hasard, ils n’ont pas localisé l’origine précise des tirs. Nous contrôlons l’essentiel de l’aéroport," a affirmé une combattante qui a requis l’anonymat.

"Nous contrôlons 95% de l’aéroport", a déclaré de son côté le "Premier ministre" de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko à l’agence publique russe Ria Novosti.

"Pour être clair, ce n’est pas nous qui attaquons l’aéroport, c’est eux qui nous attaquent pour nous chasser de là", a déclaré de son côté le "Premier ministre" de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko à l’agence publique russe Ria Novosti en affirmant contrôler "95% de l’aéroport".

Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a affirmé vendredi que la Russie avait envoyé des renforts en "chars, armes lourdes et soldats" aux séparatistes à l’assaut de l’aéroport, ainsi que des drones "dirigés par des spécialistes russes".

Une brigade du renseignement militaire russe de l’Ossétie du Nord (Caucase) a en outre été déployée près du port stratégique ukrainien de Marioupol, a-t-il dit.

- Cessez-le-feu violé 1.000 fois -

La prise de cette ville sur les bords de la mer d’Azov permettrait à la Russie de relier par la côte sa frontière à la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par Moscou en mars.

Kiev comme les Occidentaux accusent le Kremlin de jeter de l’huile sur le feu dans ce conflit qui a fait plus de 3.200 morts et un demi-million de réfugiés et déplacés depuis avril. Moscou dément toute implication.

Selon l’Otan, "des centaines" de soldats russes se trouvent toujours dans l’est de l’Ukraine, alors que le dernier accord de Minsk prévoit le retrait de tous les combattants étrangers.

"Le cessez-le-feu a été violé plus de 1.000 fois", a déploré vendredi le président du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov, en ajoutant que "l’agression russe" contre l’Ukraine se poursuivait. Environ 70 soldats ukrainiens et civils ont péri depuis le début de la trêve le 5 septembre, selon un décompte de l’AFP.

La mort dans un bombardement à Donetsk jeudi soir du Suisse Laurent DuPasquier, administrateur au sein de l’antenne locale du Comité international de la Croix-Rouge, a provoqué une vive émotion en Occident.

Kiev a jugé qu’il s’agissait d’un "acte terroriste" perpétré par les rebelles afin d’intimider les organisations internationales. Moscou a accusé l’armée ukrainienne, relayant la position des rebelles, selon qui le Suisse a été tué par un projectile tiré d’un lance-roquette multiple ukrainien Ouragan depuis la localité de Krasnogorivka, à 20 km à l’ouest de Donetsk.

"Kiev ne souhaite pas reconnaître une chose évidente : le quartier de Donetsk, qui a été la cible de tirs, est situé sur le territoire contrôlé par les rebelles, et les tirs ont été effectués depuis les positions occupées par les forces ukrainiennes", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

- Ianoukovitch, citoyen russe ? -

Sur fond de détérioration de la situation sur le terrain, un responsable ukrainien a affirmé que l’ex-président Viktor Ianoukovitch, déchu en février, avait obtenu la nationalité russe par un décret secret.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit qu’il n’était "pas au courant des détails".

M. Ianoukovitch, qui a fui l’Ukraine après le bain de sang de Maïdan, haut lieu de la contestation contre son régime, est accusé en Ukraine de "massacre de civils" et fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
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