MosaikHub Magazine

Reprise des discussions entre Martelly et le G6 à l’hôtel Karibe

samedi 4 octobre 2014

La route est longue, mais le premier pas a été fait. Le chef de l’Etat et quatre sénateurs du groupe des six se sont rencontrés, vendredi, après plus de quatre longs mois depuis l’échec des pourparlers à l’hôtel Best Western en juin dernier. Michel Martelly et Jean William Jeanty, Pierre Francky Exius, Jean-Baptiste Bien-Aimé et John Joseph Joël croient qu’il faut poursuivre les pourparlers en vue de trouver une solution à la crise préélectorale.

Ponctuels, les sénateurs de l’opposition sont déjà sur place 20 minutes avant l’heure. Il est 12h 40. Au restaurant de l’hôtel Karibe Convention Center, Jean William Jeanty, Pierre Francky Exius, Jean-Baptiste Bien-Aimé et John Joseph Joël font passer le temps avant l’arrivée du chef de l’Etat. Sans surprise, leurs collègues Moïse Jean-Charles et Westner Polycarpe ne répondent pas à l’appel. Une dizaine de minutes plus tard, Michel Martelly, tout sourire, arrive, escorté de ses nombreux agents de sécurité. Il salue les gens, leur serre la main et prend l’ascenseur qui conduit à la salle où va se dérouler la rencontre. Trois minutes après, l’ambassadeur Yves Mazile vient chercher sagement et avec la manière les sénateurs en attente.

Loin des micros et des caméras des journalistes, le chef de l’Etat et les parlementaires discutent sur comment trouver une solution à la crise préélectorale. Ils ont mis 6 heures à le faire. Pour cette deuxième rencontre en quatre mois entre Martelly et le G-6, il n’y a pas eu d’accord ni de feuille de route à signer. Cette rencontre s’inscrit uniquement dans le cadre de la série de consultations entamées depuis des semaines par le locataire du palais national.

« Je continue les consultations avec les différents partis et secteurs de la vie nationale, a annoncé le chef de l’Etat avant de quitter l’hôtel Karibe entouré de ses conseillers. Quand on aura vu une majorité, le président interviendra pour faire une synthèse à partir des propositions qui auront été faites… Il a toujours été dans notre agenda de rencontrer tout le monde… Je vous remercie et je vous souhaite un bon week-end… », a déclaré de façon laconique Michel Martelly.

Il n’était pas encore question de négociations avec le président, a souligné pour sa part aux journalistes le sénateur Pierre Francky Exius. Ce n’est qu’à partir de la rencontre avec les six partis et regroupements politiques de l’opposition que débuteront les négociations, a-t-il ajouté. « Nous lui avons fait part de notre souci à trouver une solution à la crise, a rapporté le sénateur Exius. Nous avons demandé aussi au président de la République de rencontrer les six entités de l’opposition. Il a manifesté sa volonté de les rencontrer afin de trouver une solution à la crise que connaît le pays. »

Pour le moment, il n’y a pas d’autres rencontres en perspective entre le président Martelly et le groupe des six sénateurs de l’opposition. Cependant, le chef de l’Etat a promis de rencontrer les six partis et regroupements politiques de l’opposition (Fanmi Lavalas, Fusion, INITE, MOPOD, Kontrapèpla et Ayiti pou Ayisyen) dans la série de consultations, a fait savoir au journal des membres du G-6.

Joint au téléphone par le journal après la rencontre avec le chef de l’Etat à l’hôtel Karibe, le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé a confié au Nouvelliste « qu’il n’y a pas eu de choc entre nous, ni de paroles déplacées. La rencontre s’est bien déroulée et le président Martelly s’est bien comporté. Il voulait que le groupe des six soit son interlocuteur pour la suite des pourparlers, mais on lui dit que c’est avec les six partis politiques de l’opposition dont nous sommes issus qu’il faut continuer les discussions et si c’est nécessaire on pourrait toujours intervenir… »

Contrairement à la rencontre tenue à l’hôtel Best Western en juin dernier, les protagonistes ont donné l’impression qu’ils sont prêts à faire des concessions. Le président Martelly ne menace pas d’utiliser l’article 12 de l’Accord d’El Rancho ni le groupe des six ne reste plus figé sur l’article 289 de la Constitution pour la formation du Conseil électoral provisoire comme préalable au vote des amendements à la loi électorale.

Avec cette rencontre à l’hôtel Karibe entre Michel Martelly et le groupe des six sénateurs de l’opposition, un premier pas est franchi puisque les protagonistes se sont séparés en se mettant d’accord sur la poursuite des pourparlers. Mais le chemin à parcourir pour résoudre la crise est long.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie