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Des parents au tribunal pour avoir refusé de vacciner leurs enfants

jeudi 9 octobre 2014

Le refus de faire vacciner leur fille de 3 ans contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) vaut à des parents de l’Yonne de comparaître jeudi 9 octobre après-midi pour « maltraitance » devant le tribunal correctionnel d’Auxerre.

« Ils ne font pas dans l’anti-vaccin primaire, ils n’appartiennent à aucune structure, aucune secte. Les vaccins, d’accord, mais sans adjuvants », explique Me Emmanuel Ludot, leur avocat, qui posera une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à l’audience. « Je vais très certainement obtenir la saisine du Conseil constitutionnel, pour savoir si l’on peut imposer un vaccin », a-t-il ajouté.

Pour l’heure, les parents sont convoqués en justice après un signalement au parquet du conseil général de l’Yonne. Leurs deux enfants, une fillette de 3 ans et un nourrisson de 15 mois, n’ont pas reçu de vaccin, notamment l’anti-DTP, qui est obligatoire. « Si l’on va devant les tribunaux, ce n’est pas que pour nous, c’est évidemment pour faire évoluer cette loi (…) Il n’y a pas d’obligation thérapeutique en France, on est couvert par la loi Kouchner de 2002 », fait valoir le père, Marc Larere.

CONTROVERSE SUR LES SELS D’ALUMINIUM

L’aluminium présent dans les vaccins est l’objet de la controverse. Les sels d’aluminium sont utilisés depuis les années 1920 dans les vaccins comme « adjuvants » pour déclencher une meilleure réponse immunitaire du corps et faire en sorte que l’inoculation soit plus efficace. L’aluminium est présent aujourd’hui dans de nombreux vaccins : ceux qu’on administre dès la prime enfance pour prémunir de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite (DTP), ceux contre le virus de l’hépatite B ou contre le virus du papillome humain (VPH) pour protéger de cancers.

Des associations soutiennent que cet aluminium « boosteur » de réaction immunitaire provoquerait chez certains sujets, génétiquement prédisposés, une maladie baptisée « myofasciite à macrophages », caractérisée par de grandes fatigues, des douleurs musculaires et articulaires et des troubles cognitifs. A l’instar de l’association E3M (pour Entraide aux malades de myofasciite à macrophages), qui milite pour la réintroduction de vaccins DTP sans sels d’aluminium, la reconnaissance pleine de leur maladie et un « moratoire » sur les vaccins anti-HPV pour les jeunes filles.

APPEL À LA RAISON DE LA MINISTRE DE LA SANTÉ

Marisol Touraine, la ministre de la santé, a lancé jeudi « un appel » pour qu’il n’y ait pas d’arrêt de vaccination en France.

« Il y a un mouvement qui me préoccupe en France de méfiance, de défiance même vis-à-vis des vaccins. (…) Il y a un mouvement de personnes qui refusent par principe la vaccination au nom de la liberté. La liberté s’arrête là où commencent la santé publique et la sécurité de l’ensemble de la population. (…) Je lance un appel à ce qu’il n’y ait pas d’arrêt de vaccination, et que l’on ne prenne pas de risque avec sa santé et avec celle de l’ensemble des Français. »

Concernant la comparution du couple devant la justice, la ministre a rappelé que la vaccination contre la polio était obligatoire. « Je préfère que les affaires puissent se régler autrement que devant la justice », a-t-elle toutefois concédé.

Au sujet de la présence d’adjuvants dans les vaccins :

« Il n’y a pas de raison particulière d’avoir des inquiétudes sur ce que l’on appelle les “adjuvants”, un produit que l’on ajoute dans le vaccin pour permettre son efficacité maximale. (…) Ce débat sur les adjuvants a pris une importance en France que l’on ne trouve pas dans les autres pays (…) [J’ai] lancé une étude pour rassurer, pour faire la transparence sur ces sujets-là car la transparence est la meilleure alliée de la confiance. »


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