MosaikHub Magazine

Le caillou des Appalaches

vendredi 10 octobre 2014

La saison des publicités négatives a saisi le Kentucky, celles des images glaçantes et des commentaires à faire peur, au point qu’il faudrait sans doute faire sortir les enfants pour leur éviter les cauchemars qu’entraînera la reconduction du sénateur républicain Mitch McConnell, ou l’élection de son adversaire démocrate, Alison Lundergan Grimes, vu ce qu’ils peuvent actuellement entendre sur l’un comme sur l’autre.

La tension est à la hauteur de la surprise que représente cette course disputée dans laquelle l’avance du sortant mesurée par les sondages se limite peu ou prou à leur marge d’erreur. Chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell pensait sans doute avoir fait le plus dur en triomphant d’un candidat soutenu par le Tea Party, Matt Bevin, lors de la primaire républicaine. C’était sans compter sur l’usage fait par son adversaire démocrate d’un caillou sur lequel il avait buté au printemps. Un caillou des Appalaches.
Le 18 avril, le sénateur républicain avait poussé jusqu’au Community Center du comté de Lee, installé à Beattyville, 1 200 âmes et une pléthore d’Eglises de toutes sortes pour s’en charger. La région est montagneuse et plutôt défavorisée. A l’entrée du bâtiment, il avait croisé le reporter-éditeur-rédacteur en chef du Beattyville Enterprise, vénérable hebdomadaire fondé en 1883. Edmund Shelby lui avait posé la seule question qui intéresse ses lecteurs : que ferait-il pour l’emploi ? "Ce n’est pas mon job", avait répondu avec candeur le sénateur sortant.

Une semaine plus tard, la réplique figurait à la "une" du périodique, résonnait jusqu’à Washington et Edmund Shelby accédait, la soixantaine installée, à son quart d’heure de célébrité. L’équipe de Mitch McConnell multipliait les contre-feux indélicats : "propos sortis de leur contexte", "rapportés infidèlement". Une gageure à propos d’un journaliste chevronné, ancien président de la Kentucky Press Association. Mais la bourde n’allait pas échapper à sa rivale.

Le 18 avril, le sénateur républicain avait poussé jusqu’au Community Center du comté de Lee, installé à Beattyville, 1 200 âmes et une pléthore d’Eglises de toutes sortes pour s’en charger. La région est montagneuse et plutôt défavorisée. A l’entrée du bâtiment, il avait croisé le reporter-éditeur-rédacteur en chef du Beattyville Enterprise, vénérable hebdomadaire fondé en 1883. Edmund Shelby lui avait posé la seule question qui intéresse ses lecteurs : que ferait-il pour l’emploi ? "Ce n’est pas mon job", avait répondu avec candeur le sénateur sortant.

Une semaine plus tard, la réplique figurait à la "une" du périodique, résonnait jusqu’à Washington et Edmund Shelby accédait, la soixantaine installée, à son quart d’heure de célébrité. L’équipe de Mitch McConnell multipliait les contre-feux indélicats : "propos sortis de leur contexte", "rapportés infidèlement". Une gageure à propos d’un journaliste chevronné, ancien président de la Kentucky Press Association. Mais la bourde n’allait pas échapper à sa rivale.

Six mois plus tard, la formule n’a pas pris une ride dans les publicités négatives dont Alison Lundergan Grimes bombarde Mitch McConnell. Edmund Shelby s’en est retourné depuis à la vie des trois comtés qu’irrigue The Beattyville Enterprise, posté à l’étage du 203, Main Street, dans un bureau que Cheryle Walton, qui gère la publicité, a décoré de ses toiles et de reproductions d’impressionnistes français. Mais il attend avec plus d’impatience que les années passées les résultats de cette course pour le Sénat.


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