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Aristide n’a pas été extrait

samedi 11 octobre 2014

L’ex-président Jean-Bertrand Aristide n’a pas été conduit vendredi au cabinet d’instruction, conformément à l’ordre du juge Lamarre Bélizaire qui avait demandé l’extraction de l’ancien chef d’Etat placé en résidence surveillée. Jean-Bertrand Aristide a reçu le soutien de quelques centaines de ses partisans qui ont passé la journée à manifester devant sa résidence

Plusieurs dizaines de sympathisants de Fanmi Lavalas et des proches de l’ancien président Aristide étaient massés tôt vendredi matin devant sa résidence à Tabarre. Dans la boue et le mauvais état de la route de Tabarre, ils ont chanté et proclamé leur soutien au leader du mouvement Lavalas. « Tout cela n’est que de la persécution politique, il n’y a rien de sérieux dans les poursuites dirigées par le juge Bélizaire », a lancé une dame dans la quarantaine.

Un déploiement de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) est visible dans les parages. Ces agents de l’UDMO sont en rotation depuis la décision du juge Bélizaire de placer monsieur Aristide en résidence surveillée. Pas de dispositif montrant que l’ancien président, qui vit loin des caméras depuis son retour au pays, en 2011 sera interpellé. Les heures passent, la foule a grandi. Ils étaient quelques centaines avant midi. Les rumeurs augmentent sur une éventuelle intervention de la police à la résidence de monsieur Aristide.

L’ancien prête de Saint Jean Bosco, qui fait l’objet d’un mandat d’amener, devrait répondre aux questions du juge Lamarre Bélizaire. Le juge, qui dit considérer l’ancien chef d’Etat comme un prisonnier, aurait transmis l’ordre d’extraction au directeur général de la police nationale, selon les nouvelles fournies par le site d’informations HCNN.

L’ancien sénateur Louis Gérald Gilles, le leader du MONOP, André Fardeau, et plusieurs autres leaders du mouvement Lavalas sont aussi présents devant la résidence de monsieur Aristide. « Ce qui se passe actuellement est une tentative pour détourner l’attention des citoyens du pays face à l’augmentation du prix de la gazoline et d’autres dossiers brulants de l’actualité », a déclaré l’ancien sénateur Gilles. L’ex-parlementaire dit considérer les poursuites entamées contre monsieur Aristide comme de la persécution politique. Même avis pour Ansyto Félix, membre de l’unité de communication du parti Fanmi Lavalas critiquant ce qu’il appelle l’attitude intéressée du magistrat instructeur.

La tension est montée d’un cran devant le domaine de monsieur Aristide aux environs de deux heures. Des rumeurs ont laissé entendre que le commissaire du gouvernement de Croix-des-Bouquets serait en route en direction de la maison de monsieur Aristide. Les manifestants ont bloqué la circulation sur la route de Tabarre. Les agents de l’UDMO ont dû intervenir pour enlever les barricades déposées sur la route. Tout devient calme et l’ancien président n’a pas finalement pas été extrait. Une fois de plus, le juge Bélizaire n’a pas eu l’opportunité d’auditionner l’ancien président poursuivi, entres autres pour corruption et détournement de fonds publics.

Louis-Joseph Olivier
ljolivier@lenouvelliste.com


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