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ASIRE, un sit-in en guise d’adieu à Duvalier

mardi 14 octobre 2014

Alors que les obsèques de l’ancien président à vie de la République, Jean Claude Duvalier se déroulaient à l’Institution Saint-Louis de Gonzague, plus d’une trentaine de membres de l’Action citoyenne responsable (ASIRE) se sont massées, samedi, des heures durant, en face de l’Office de protection du citoyen (OPC) – « symbole de la démocratie » –, à Lalue, en vue de « montrer non seulement leur détermination à ce que les barons du régime soient poursuivis même après la mort du satrape, mais aussi de se mouiller pour les victime ». Pas question de jeter aux oubliettes les crimes commis pendant ces 29 ans. « Le combat pour la vérité et la justice est une nécessité », comme l’indique Christophe Denis, porte-parole du collectif.

Vêtus de t-shirts blancs, portant des pancartes estampillées de synopsis de la paume de la main en rouge, ces personnes, qui se présentent comme des victimes indirectes de la dictature, ont scandé des slogans pour le moins acides contre l’ancien dictateur. « Etydyan mouri o, jounalis mouri o, fanm ansent mouri o, ti bebe mouri o… se pa Bondye ki touye se Duvalier ki touye yo », « Twòp san koule nou pap ka bliye », « Nou pap manje manje bliye », « Duvalier asasen »… « Duvalier n’était pas seul dans ses exactions, il disposait d’une milice bien rodée qui agissait sous sa botte. Il faut que le procès continue pour rendre justice aux victimes », a soutenu M. Denis au cours de ce sit-in où étaient notamment remarqués l’ancienne ministre de la Culture et de la Communication, Magalie Comeau Denis, et le jeune écrivain haïtien James Noël.

Les Duvalier n’ont pas seulement fait du mal aux torturés, aux disparus, aux exilés, aux prisonniers de Fort-Dimanche. Mais c’est tout le pays qui en a été victime, aux yeux de Christophe Denis, qui souligne, au passage, que jusqu’à présent « la société souffre des conséquences néfastes de la dictature sanguinaire des Duvalier, dont la bidonvilisation de certains quartiers de Port-au-Prince ». Plutôt que de s’enflammer du fait que Jean-Claude Duvalier n’a pas eu des funérailles officielles, il indique qu’ASIRE continuera « de supporter les différentes organisations de victimes dans leur lutte pour que vérité soit faite sur ce pan d’histoire ».

Malgré l’optimisme affiché des membres d’ASIRE et d’autres acteurs du secteur des droits humains quant à la poursuite du procès, plus d’un en doute lorsqu’on sait que rien de concret n’était fait du vivant de l’ancien président à vie.

Juno Jean Baptiste
jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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