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Manif des lycéens : incompréhension totale, déplore Manigat

lundi 27 octobre 2014

Malentendu, incompréhension, voilà ce qui explique le mouvement de protestation de plusieurs centaines de lycéens, ce jeudi, dans les rues de la capitale et dans les locaux du ministère de l’Education et de la Formation professionnelle. Des élèves des lycées Anténor Firmin, Jean-Jacques Dessalines, Alexandre Pétion, Horatius Laventure, Toussaint Louverture, Daniel Fignolé, entre autres, ont manifesté pour dénoncer ce qu’ils appellent une manœuvre visant à révoquer leur directeur. D’urgence, le ministre Nesmy Manigat a organisé une conférence pourclarifier la situation. « Les directeurs seront reçus en formation et ils ne seront pas révoqués », a-t-il expliqué.

Plusieurs écoles publiques de la capitale n’ont pas pu fonctionner ce jeudi à la suite de la décision du ministère d’envoyer les directeurs de ces lycées en formation. Les élèves, qui ont vu dans cette décision une manœuvre visant à révoquer ces derniers, ont gagné les rues. Ils étaient plusieurs centaines à manifester, sans incident, en faveur du maintien de leur directeur.

« Le lycée Daniel Fignolé, réputé pour être l’un des plus mauvais établissements scolaires publics, n’est plus le même depuis trois ans. Le directeur Anélas Canord a changé complètement le fonctionnement de cet établissement », a soutenu tout en sueur, Constant Agénor, un élève de la philo C de cette école publique.

Les élèves du lycée Alexandre Pétion, quant à eux, ont expliqué qu’ils ne fêteront pas en 2016 les 200 ans de fondation du lycée sans leur directeur qui occupe ce poste depuis 2005. Selon les élèves de ce lycée, Nicolas Mathurin fait une bonne gestion de l’institution depuis son installation. M. Mathurin a su établir des principes qui ont entraîné la bonne marche de l’école. « On a appris que notre directeur va dans une formation et sera remplacé par des cadres du ministère de l’Education nationale », a déclaré Andy, élève de la terminale qui estime que cette décision est une manœuvre pour transférer M. Mathurin.

« Pourtant, il ne s’agit nullement de cela », a déclaré le ministre de l’Éducation, M. Manigat, qui a convoqué d’urgence la presse. Incompréhension, malentendu, voilà comment le ministre de l’Éducation et de la Formation professionnelle a expliqué le mouvement de protestation des lycéens. Contrairement à ce que pensent les élèves, le ministre a expliqué qu’il n’a jamais été question de révocation.

« Dans le cadre de l’application des 12 mesures adoptées par le gouvernement en vue de rénover le système scolaire haïtien, une trentaine de directeurs de lycée, pendant une période de neuf semaines, seront reçus en formation. Un programme de formation continue a été conçu à leur intention en vue de renforcer leurs capacités professionnelles, pour mieux gérer leur établissement. Et pour ne pas laisser les établissements à vide, une équipe technique du ministère, pendant les jours de formation assurera l’intérim », a clarifié M. Manigat, reconnaissant que dans quelques établissemens la communication a mal passé.

« A aucun moment, a-t-il ajouté, on n’a jamais dit que ceux qui n’ont pas de niveau seront révoqués. On a deux ans consécutifs de formation continue à l’intention des professionnels de l’éducation en vue d’améliorer la qualité de l’éducation. »

Après cette trentaine de directeurs, le ministre a informé que les directeurs des autres départements seront aussi formés. Le locataire du MENFP estime que c’est dans l’intérêt des apprenants, de leurs parents, de la société en général que les directeurs d’école et enseignants sont appelés à acquérir de nouvelles connaissances.

Par ailleurs, Nesmy Manigat a appelé les élèves à ne pas se laisser manipuler.

Edrid St Juste
edrid@lenouvelliste.com


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