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Artisanat en fête, « un évènement dense et riche », dixit Nesmy Manigat

mardi 28 octobre 2014

La pierre, le papier mâché, le bois, le latanier, la corne, le métal, l’argile, le plastique, le fer découpé, entre autres, changent d’allure en devenant des objets fascinants sous les doigts de fée des artisans haïtiens. Les œuvres dérivées de ces matériaux, dont il est quasiment impossible de les énumérer toutes, étaient exposées à Artisanat en fête, 25 et 26 octobre, au Parc historique de la Canne à sucre. Pour le titulaire du Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Nesmy Manigat, dont la présence a été constatée au Parc dans l’après-midi du dimanche, l’Artisanat en fête est un évènement dense et riche.

En jeans et chemise manche longue, le responsable du MENFP, Nesmy Manigat, a pris tout son temps pour découvrir les œuvres artisanales exposées sous les tentes dans la cour du Parc. Il a beau apprécier la diversité de ces œuvres, qu’elles soient utilitaires ou décoratives. « L’artisanat enrichit davantage la créativité haïtienne. Il fait partie des ressources disponibles dans le pays qu’il faut mieux valoriser et mieux encadrer encore. L’artisanat, c’est l’âme haïtienne et des forces que possède le pays », a soutenu le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, répondant aux questions des journalistes. « Nous sommes connectés ensemble par un patrimoine fort. Notre sentiment, notre rêve, notre façon de rire, de converser, tout ça inspire nos artisans », a ajouté M. Manigat, précisant que l’artisanat haïtien est creusé dans les entrailles mêmes du pays.

L’artisanat haïtien est riche en diversité, en qualité et en quantité, a laissé entendre le titulaire du MENFP. « L’offre haïtienne en matière d’artisanat est vraiment intéressante. Lorsqu’on visite la République dominicaine et les autres pays de la Caraïbe, environ 75% des œuvres artisanales en vente proviennent d’Haïti. Les artisans haïtiens contribuent au développement du tourisme dans toute la région », a affirmé le ministre Nesmy Manigat.

Le ministre n’a pas passé son temps à seulement admirer les objets fabriqués ou créés par les artisans. Il s’est entretenu avec les responsables des ateliers qui forment des artisans et enrichissent la production artisanale. Sous la tente qui abrite les ateliers 83, le ministre a écouté les explications du docteur Marie Marcelle Deschamps, directrice des Centres Ghiesko, avec attention. Il a ensuite découvert les œuvres des ateliers École de Camp-Perrin : réchauds, outils et instruments de maçon, portes des canaux d’irrigation, passerelles, moules à bloc et pompes à gadgets manuels. Sous les tentes des ateliers Caabel, le ministre a pu admirer les vêtements, les peintures, les travaux en céramique. M. Manigat a aussi rencontré la directrice de l’Institut de recherche et de promotion de l’artisanat (IRPA), Martine Blanchard, l’une des initiateurs de cette grande foire.

Une œuvre spéciale a piqué la curiosité du ministre Manigat. Un tableau présentant une brouette contenant des jarres, réalisé en deux mois par l’artisan Yvener Francisque du centre de Saint- Martin. Son œuvre permet de remonter le temps quand les banques commerciales n’existaient pas encore. Le temps pendant lequel les gens cachaient leur agent dans des jarres pour le conserver. « J’ai passé quatre ans à apprendre mon métier au centre de Saint-Martin », a répondu l’auteur au ministre Manigat qui a voulu connaître où il a puisé son inspiration. Le ministre s’est montré surtout intéressé à savoir combien de temps il faut à un artisan pour qu’il puisse acquérir des techniques lui permettant de créer une œuvre pareille.

Le ministre a également tenu à expliquer le sens de la participation du MENFP à la 8e édition de l’Artisanat en fête. « Cette année, nous avons insisté pour que le ministère participe à Artisanat en fête afin d’encourager davantage les écoles professionnelles dans la formation des jeunes artisans du pays. En effet, l’Institut national de Formation professionnelle (INFP) est présent afin d’expliquer au public sa mission et ce qu’il entreprend actuellement au point de vue de réorganisation et de modernisation de la formation technique et professionnelle. Nous sommes là aussi dans le but de promouvoir les métiers traditionnels et de nouveaux métiers », a expliqué le numéro un du MENFP soulignant que l’INFP utilise plusieurs outils en vue d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé en participant à cette grande foire artisanale.

Jeanty Gérard Junior
jeantygerardjr@lenouvelliste.com


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