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Napoléon, plus que jamais un mythe

samedi 15 novembre 2014

EN IMAGES. L’intérêt pour Napoléon et l’art Empire connaît un nouvel essor. Illustration avec cette vente aux enchères exceptionnelle et très médiatisée.

La vente aux enchères de la prestigieuse collection du palais princier de Monaco ce week-end à Fontainebleau agite depuis plusieurs semaines les passionnés de la légende napoléonienne tant en France qu’à l’étranger. "C’est une collection très connue, la provenance des oeuvres est incontestable", souligne Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon. En outre, depuis plusieurs années, "on assiste à un retour en force de l’art Empire, du néo-classicisme".

L’objet le plus emblématique, et sans doute le plus recherché, est un bicorne. Autre objet personnel de l’empereur : un foulard en madras rouge (6 000 à 8 000 euros) qu’il portait sur le sommet du crâne à Sainte-Hélène, comme en témoigne un tableau d’époque. Et il y a aussi le couteau de cuisine trouvé sur l’étudiant Frédéric Staps qui voulait assassiner Napoléon à Schoenbrunn en octobre 1809.

Napoléon "reste l’un des personnages historiques les plus populaires, explique Thierry Lentz. Dans les sondages, il est toujours cité avec De Gaulle et Louis XIV et nos conférences ne désemplissent pas." L’empereur est aussi un mythe à l’étranger : "Il y a une sorte de respect pour l’histoire napoléonienne", y compris dans les pays conquis. L’association américaine a été rejointe par beaucoup d’universitaires et deux grands colloques sur Napoléon ont été organisés l’an dernier aux États-Unis. L’académie des Sciences russe a ouvert une section consacrée à la Révolution et à l’Empire. Il y a même une société napoléonienne et un grand musée à Cuba. "Les premières donations à la souscription pour sauver le domaine de Sainte-Hélène sont venues d’Australie et une exposition que nous avions organisée à Melbourne il y deux ans a attiré 200 000 personnes", souligne Thierry Lentz.

Le prince Albert II rappelle dans le catalogue de la vente que la collection napoléonienne de Monaco est "le fruit de la passion personnelle de son arrière-grand-père Louis II", qui était par sa mère un arrière-petit-fils de Stéphanie de Beauharnais, fille adoptive de l’empereur. En dispersant cette collection, il affirme avoir voulu "redonner vie aux objets et aux reliques (...) plutôt que de les voir conservés à l’ombre".
Bicorne
- L’objet le plus emblématique, et sans doute le plus recherché. Ce chapeau "de forme traditionnelle, en feutre dit en castor noir" provenait de Joseph Giraud, vétérinaire de la Maison de l’empereur. Estimé entre 300 000 et 400 000 euros, il pourrait atteindre les deux millions

Chemise
- Chemise en batiste que Napoléon 1er a portée en exil à Sainte-Hélène. Estimation : 30 000 à 40 000 euros.
Berceau
- Il a été offert par Napoléon à sa fille adoptive Stéphanie de Beauharnais pour la naissance de Louise de Bade.

Chaussons
- Les chaussons de baptême du roi de Rome brodés des armes impériales. Estimation : 60 000 à 80 000 euros.

Epée
- On a longtemps cru que cette épée de 1780-1790 était en strass. Elle s’est avérée être en diamants. Estimation : 400 000 à 600 000 euros.

Buste
- Ce buste colossal de Napoléon 1er réalisé par Antonio Canova est la pièce la plus massive de la collection

Aigle
- Parmi les très nombreux souvenirs de la Grande Armée, cet aigle de drapeau de 1804 percé d’une balle, ce qui lui donne une valeur encore plus symbolique

Argenterie
- De l’argenterie parmi les "trophées" saisis par les troupes prussiennes à Waterloo dans les berlines de l’Empereur


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