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Tout est en place pour Haïti au Grand Palais

mardi 18 novembre 2014

Le Nouvelliste
Le catalogue de l’exposition “Haïti : deux siècles de création artistique” fait 232 pages. C’est du lourd. Le catalogue présente avec 200 illustrations l’œuvres des 56 artistes exposés et une vue d’Haïti à travers les ans.

Selon le déroulé choisi par les commissaires Régine Cuzin et Mireille Pérodin Jérôme.

Et mis en scène par Sylvain Roca et Nicolas Groult, l’exposition se déroule autour de sept thèmes : Sans titres, Paysages, Esprits, Chefs et trois Tête-à-tête entre Sasha Huber et Jean-Ulrick Désert, Hervé Télémaque et Jean-Michel Basquiat, Sébastien Jean et Robert Saint-Brice.

Ce 18 novembre, anniversaire de la bataille de Vertières, en avant-première, la presse aura accès à l’exposition dans la matinée. En début de soirée (François Hollande n’étant pas à Paris et Michel Martelly ne pouvant pas revenir en France aussi vite après sa dernière visite) ce sont Christine Taubira, ministre de la Justice de la République française, et Monique Rocourt, ministre de la Culture d’Haïti, qui ouvriront l’exposition aux VIP. Le 19 novembre jusqu’au 15 février 2015, le grand public envahira le Grand Palais.

L’exposition regroupe 168 œuvres. Le plasticien le plus vieux est Anne-Louis Girodet de Roucy. Il est né en 1767, avant que Saint-Domingue ne devienne Haïti. Le plus jeune peintre en exposition est Manuel Mathieu, né en 1986. Il existe des pièces qui n’ont ni nom d’auteur connu ni date de réalisation probante. Des réalisations fraîches, datant de 2014, sont proposées par : Edouard Duval-Carié, Frantz Jacques, dit Guyodo, Jean Hérard Celeur, Elodie Barthélemy, Vladimir Cybil Charlier, ou David Boyer. Certaines ont été conçues spécialement pour l’exposition.

L’expo présente des monstres sacrés de l’art haïtien comme Hervé Télémaque. Oui, Télémaque, celui qui est dans le dictionnaire comme Jean Michel Basquiat. Les deux ne sont pas très connus en Haïti. Télémaque, né en Haïti, habite et peint en France depuis des décennies. Basquiat, père haïtien, mère portoricaine, protégé d’Andy Warhol, mort en 1988, n’a jamais mis les pieds dans un pays qui habite une partie de son œuvre. La cote de Basquiat s’est envolée depuis cette date. Sa toile "Dustheads" s’est vendue 48 millions de dollars en 2013. Télémaque a aussi la cote, certaines de ses créations tutoient le million de son vivant.

Il y aura aussi Edouard Duval-Carié, moderne parmi les modernes, sur toutes sortes de supports, il revisite l’histoire d’Haïti avec des lunettes politiques. Quand il n’est pas en résidence à Duke University ou expose au Pérez Art Museum de Miami ou il est dans son atelier-boutique de Little Haiti.

Autres grosses pointures de l’expo, ceux qui ont fait de l’art haïtien ce qu’il est devenu au fil des ans ces dernières décennies. Parmi eux on compte : Philomin Obin, Wilson Bigaud, Prefete Duffaut, Tiga, Bernard Séjourné, Hector Hyppolite, Georges Liautaud, Robert Saint-Brice, Lucien Price, Castera Bazile ou Max Pinchinat. Tous morts, leurs œuvres vont parler à leur place.

Parmi eux Philomin Obin, est celui pour qui la jet-set américaine débarquait en avion privé en Haïti pour voir ses tableaux. Bien entendu, tous les peintres haïtiens ne sont pas comme la dynastie des Obin de l’Ecole du Cap-Haïtien. Mais tous méritent reconnaissance et surtout d’être connus dans leur pays comme ils le sont sous d’autres cieux, dans des musées ou des collections qui ne permettront plus à leurs œuvres de revenir en Haïti.

Il y a aussi les plus jeunes. Mario Benjamin ou Barbara Prézault-Stephenson. Pascale Monin ou Levoy Exil, ceux qui explorent les nouveaux chemins en petit comité ou organisent les rares évènements de la scène artistique.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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