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Haiti au grand Palais : Rencontre avec Régine Curzin

dimanche 23 novembre 2014

Le Nouvelliste |
J’avais raté Régine Curzin le mercredi 19 novembre 2014 à l’auditorium du Grand Palais à la fin de la conférence qu’ont organisé les commissaires de l’exposition (Régine Curzin et Mireille Pérodin Jérôme) sur le thème : « Haiti : Deux siècles de création artistique ».

Elle a filé sans que j’aie eu le temps de l’aborder ; l’atmosphère n’était point détendue. J’ai donc profité du vernissage d’une exposition, ce 20 novembre, de Mario Benjamin à Série Saint-Maurice (du 20 novembre au 20 décembre 2014, Revue Noire Paris) où elle payait de sa présence pour l’entretenir, sans trop de formalité. Elle ne m’a certes point accordé une interview, néanmoins, j’ai joui de sa disponibilité pour recueillir d’elle des réponses à mes cinq questions. Celles-ci méritaient un éclairage dans la tête de mes lecteurs. Rousse, avec des cheveux et un teint légèrement roux, elle affiche un sourire franc qui engage quand elle converse avec vous, sans contrainte, sans restriction. À bâtons rompus, sans prendre de notes, et avec son acquiescement, j’ai utilisé ses propos au fil de la rencontre.

Le Nouvelliste : Pourquoi l’artiste créateur Philippe Dodard n’est-il pas parmi les exposants au Grand Palais ?

Régine Curzin : Je n’ai rien contre Philippe Dodard ; cependant ses œuvres récentes n’entraient pas dans notre vision pour cette exposition au Grand Palais. Je pourrais travailler avec lui dans d’autres circonstances, car je n’ai pas de reproche à lui faire.
Cette exposition avait un objectif précis ; ce n’était pas un salon où tout ce qui se produit dans le secteur doit être exposé au Grand Palais.

LN : Est-ce qu’il est prévu d’amener cette exposition à Londres, à Johannesburg, à Dakar en février 2015, au terme de l’exposition à Paris ?

RC : Non, pas à ma connaissance. Peut-être que l’idée fait écho dans l’air.
En tant que commissaire, je ne suis pas touchée à cette fin.

LN : Haiti serait-elle intéressée à accueillir cette exposition du Grand Palais ?

RC : Haiti n’a pas un musée capable de présenter une telle manifestation, avec plus de 160 pièces. D’ailleurs, je serai bien obligée de voyager à Haïti sans certaines œuvres. Pour deux raisons : certains propriétaires de la collection des pièces utilisées pour l’exposition au Grand Palais veulent récupérer déjà leurs biens ; ensuite, il est difficile d’emmener un Jean - Michel Basquiat en Haïti aujourd’hui.

LN : Combien d’euros les organisateurs ont-ils payé au Grand Palais ?

RC : Au contraire, c’est le Grand Palais lui-même qui a monté l’exposition. Il n’est pas question de lui verser de l’argent.
Le musée des musées à accepter de mettre à notre disposition une salle de 350 m². Fort de cet acquis, j’ai dû travailler et affiner le choix des artistes et des tableaux, en vue de couvrir cet espace.
Après avoir reçu carte blanche, j’ai opté -en Haïti ou ailleurs- pour des artistes qui marchent dans notre vision. D’ailleurs, j’avais laissé tomber Jacques Enguerrand Gourgue que j’aime ; il n’entrait pas dans mon plan d’exposition. Néanmoins, il est question de penser à la BRH (Banque de la République d’Haïti). Il n’y a pas encore eu de contact, je reste ouverte…

LN : Avez-vous un sentiment particulier – un regret ou une joie ?

RC : j’ai regardé toute seule l’exposition avant de l’ouvrir au grand public (journalistes et visiteurs). J’ai trouvé que c’est une grande exposition. Si j’avais à la reprendre, je m’accrocherai aux mêmes choix.

AUTEUR

Propos recueillis par Wébert Lahens, envoyé spécial à Paris webblahens@gmail.com/ webblahens@yahoo.fr


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