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Laurent Lamothe : fusible, pont ou dauphin protégé ?

vendredi 28 novembre 2014

Le Nouvelliste |
Ces jours-ci et pas que dans les officines, le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe est considéré comme un « fusible », un « pont vers une fin de quinquennat relativement apaisée pour le président Michel Joseph Martelly ». Sacrifier Lamothe dans l’espoir d’une transition politique sans heurts qu’effectuerait Martelly au terme de son mandat constitutionnel de cinq ans serait, assurent quelques hommes politiques, acceptable et commode. Sans complexe, des alliés de l’administration évoquent la question.

Cette option aurait le mérite d’attirer l’attention de certains représentants de la communauté internationale qui ont misé sur Michel Martelly, qui veulent aussi que ce dernier remette le pouvoir à un autre président élu. Par rapport à la conjoncture marquée par des manifestations qui gagnent en intensité à Port-au-Prince, des petits foyers de contestations liés à des manques de services publics, la petite envolée de certains produits de première nécessité, certains diplomates ne cachent pas leurs préoccupations.

Pour le moment, la position publique du président Michel Martelly sur la proposition d’un divorce avec Lamothe pour sauver éventuellement les meubles de la maison rose n’est pas connue. Le moins que l’on puisse dire jusqu’ici c’est que Martelly a été correct envers Lamothe qu’il a longtemps protégé en prenant sur lui les critiques, en gérant les dossiers politiques avec l’opposition. Sa loyauté est telle que certains prétendent que « Martelly est prisonnier de ses engagements envers Lamothe qui se voit au palais national en 2016 ».

Ceux qui soutiennent cette thèse d’un Martelly prisonnier des ambitions de Lamothe croient que le dysfonctionnement du Parlement le 13 janvier 2015 poursuit deux objectifs politiques : l’obtention d’un certificat de décharge au Premier ministre Laurent Lamothe et la convocation d’élections par décret. Selon ce plan, Laurent Lamothe, à son rythme, préparerait son départ, règlerait sa succession à la Primature avant d’enfiler son costume de candidat à la présidence. Entre le plan et son application, il est pour le moment difficile de faire des prédictions.

Cependant, il est aisé de prédire que des moments importants et difficiles s’approchent pour le Premier ministre Laurent Lamothe. Contre lui, il y a déjà tout ou presque tous les candidats à la présidence virtuels ou réels. Lamothe, bien qu’il n’ait jamais affirmé être candidat à la présidence, a montré ses cartes, ses ambitions bien trop tôt. Des échos venant des avenues du pouvoir indiquent qu’il ne ferait pas l’unanimité au sein de sa propre famille politique. Ce serait une faiblesse dans la cuirasse de l’ex-homme d’affaires.
Par rapport à tout ce qui se dit, la course au pouvoir est lancée. C’est jusqu’ici la seule évidence, en attendant la suite des évènements…

AUTEUR

Roberson Alphonse

robersonalphonse@lenouvelliste.com


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