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Lancement réussi pour Orion

samedi 6 décembre 2014

La Nasa a lancé vendredi sa capsule non habitée, premier vaisseau américain depuis Apollo capable d’emmener des astronautes au-delà de l’orbite terrestre.

Après un report jeudi en raison d’anomalies techniques, la Nasa a lancé avec succès vendredi sa capsule non habitée Orion, premier vaisseau américain depuis Apollo qui pourra transporter des astronautes au-delà de l’orbite terrestre, autour de la Lune et un jour vers Mars. La puissante fusée Delta IV Heavy à deux étages de la société United Launch Alliance (ULA) transportant la capsule de 8,6 t s’est arrachée de son pas de tir de la station de l’armée de l’air de Cap Canaveral comme prévu à 12 h 5 GMT, peu après le lever du soleil. Après une ascension de dix-sept minutes, Orion a atteint sa première orbite et devrait, une heure et demie plus tard, parvenir à son altitude maximum de 5 800 kilomètres, propulsée par les moteurs du second étage de Delta IV.

Le vaisseau doit effectuer deux tours autour de la Terre, dont le second à 5 800 km d’altitude, soit près de quatorze fois la distance de la Station spatiale internationale du sol (420 km), pour un périple de 4 heures et 24 minutes qui se conclura par un amerrissage en douceur sur l’océan Pacifique, à 1 000 km des côtes mexicaines de la péninsule de Basse-Californie. Vu l’orbite à laquelle Orion évoluera, elle pourra effectuer un retour dans l’atmosphère à plus de 32 000 km/h avant de se poser dans le Pacifique, freinée par trois parachutes.

Un vol à 370 millions de dollars

Ce vol est destiné à tester principalement le bouclier thermique du vaisseau, qui doit résister à des températures de 2 200 degrés, ainsi que ses parachutes et ses ordinateurs de bord. Il y a aussi 1 200 capteurs pour mesurer les vibrations, le niveau de bruit et la température.

Ce premier vol d’Orion, d’un coût de 370 millions de dollars, "est sans aucun doute la mission la plus importante que la Nasa effectue cette année", avait récemment souligné William Hill, administrateur adjoint de la Nasa pour le développement des systèmes d’exploration. "Nous vivons un moment exaltant, car un succès de ce test nous rapproche du moment où nous mettrons des humains sur Mars", a déclaré vendredi peu avant le lancement le patron de la Nasa, Charles Bolden.

Les futures missions d’Orion au-delà de l’orbite terrestre dépendront du développement en cours d’un nouveau lanceur de très grande capacité, le Space Launch System (SLS). Au total, la Nasa a dépensé jusqu’à présent 9,1 milliards de dollars pour financer le projet Orion. Ensemble, Orion, dont la forme rappelle le vaisseau Apollo de la conquête de la Lune en 1969, et le SLS devraient coûter au total de 19 à 22 milliards de dollars, selon les estimations
Premier voyage vers Mars vers 2030

Après ce premier vol d’essai, le prochain lancement d’Orion, toujours non habité, est seulement prévu en 2018 à bord de la fusée SLS, dont ce sera le premier vol. Orion sera alors attachée au module de service que doit fabriquer l’Agence spatiale européenne (Esa). Orion, capable dans sa version actuelle d’emporter quatre astronautes pour des missions de 21 jours maximum, fera son premier vol habité en 2021, avec peut-être un survol de la Lune. Ensuite, parmi les missions potentielles envisagées par la Nasa figure une visite à un astéroïde qui aura été "remorqué" par un vaisseau automatique pour être placé sur une orbite stable près de la Lune. Et, dans les années 2030, l’agence spatiale parle d’un premier voyage vers Mars, un projet qui reste toujours flou étant donné les contraintes budgétaires qui ont gelé le budget de l’agence spatiale. Une fois développé, Orion volera au mieux deux fois par an, selon John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute à Washington.

Outre les vols autour de la Lune et vers un astéroïde, Orion effectuera aussi probablement des rendez-vous avec des modules habitables dits "deep space habitat", de plus grande capacité. Ces modules, qui restent à développer, permettront des missions habitées de longue durée vers Mars. "Orion est seulement la première étape vers la création des capacités permettant d’aller un jour sur la planète rouge", souligne John Logsdon.

Le dernier vol d’un vaisseau habité américain au-delà de l’orbite terrestre remonte à la mission Apollo 17, en décembre 1972, qui a été l’ultime fois où des hommes ont posé le pied sur la Lune.


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