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En Thaïlande, l’armée prend le pouvoir et suspend la Constitution

jeudi 22 mai 2014

Depuis 1932, la Thaïlande a connu 18 coups ou tentatives de coups d’Etat. Les événements qui ont lieu depuis le début de la semaine viennent d’en ajouter un à cette longue liste.

Au terme de sept mois de crise politique, et après avoir décrété la loi martiale et déployé des soldats dans Bangkok, le chef de l’armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, a confirmé que ses forces ont pris le pouvoir, jeudi 22 mai.

« Pour que le pays revienne à la normale », les forces armées « doivent prendre le pouvoir à partir du 22 mai à 16 h 30 », a-t-il précisé. Le chef de l’armée dit vouloir engager des réformes politiques et restaurer l’ordre. La Constitution datant de 2007 a été suspendue dans la foulée, « à part le chapitre sur la monarchie » et le fonctionnement du Sénat.

COUVRE-FEU ET RASSEMBLEMENTS INTERDITS

L’armée a ordonné à toutes les télévisions et radios du pays d’interrompre leurs programmes et de diffuser les bulletins du nouveau régime militaire. Les militaires ont alors envoyé plusieurs messages à la population.

L’armée a ainsi annoncé que le pays serait désormais soumis à un couvre-feu « entre 22 heures et 5 heures » et a ordonné aux manifestants de rentrer chez eux « pour maintenir la paix et l’ordre », précisant que des bus avaient été préparés pour les transporter, que ce soient les partisans du clan Shinawatra ou les opposants. Des militaires ont tiré en l’air pour accélérer la dispersion de la foule. Désormais, les rassemblements de plus de 5 personnes sont interdits dans le pays.
« TOUS LES THAÏLANDAIS DOIVENT RESTER CALMES »
Lors de sa déclaration, le général a mis en avant la violence dans le pays qui a fait 28 morts depuis le début de la crise à l’automne.

« Tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d’habitude ».

L’annonce télévisée est intervenue après une deuxième séance de négociations entre les principaux acteurs de la crise, destinée à trouver un compromis. Des leaders des manifestants des deux camps ont été conduits du lieu de la réunion dans des véhicules militaires, sous bonne garde, juste avant l’annonce du coup d’Etat, selon des témoins.

Le dernier coup d’Etat datait de 2006, contre le premier ministre Thaksin Shinawatra. Il avait entraîné une série de crises politiques faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans du milliardaire, qui reste malgré son exil le facteur de division du pays.

L’épisode actuel a commencé à l’automne avec des manifestations réclamant le départ de sa sœur, Yingluck, première ministre depuis 2011. Elle a été destituée par la Cour suprême début mai, mais son gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes demeurait en principe en fonction.

Voir en ligne : Lemonde.fr

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