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Messe de Noël : le pape François appelle à la "douceur"

jeudi 25 décembre 2014

Le souverain pontife a exhorté mercredi les chrétiens à montrer de la "tendresse" dans les situations "les plus dures", y compris les conflits.

Soource AFP

Le pape François a exhorté mercredi, lors de la messe de Noël, les chrétiens à montrer "tendresse" et "douceur" dans les situations "les plus dures", y compris les conflits, alors que les chrétiens d’Orient fêtent cette année la naissance du Christ au milieu des violences. Âgé de 78 ans, Jorge Bergoglio a célébré sa deuxième messe de Noël au Vatican, dans le cadre chargé et monumental de la basilique Saint-Pierre, devant quelque 5 000 fidèles. Entré en procession dans la basilique au son traditionnel de la "Kalenda", chant grégorien annonçant la nativité du Christ, le pape a enlevé un drap qui voilait une statuette de l’enfant Jésus qu’avait portée deux enfants syrien et libanais. C’est plus tard à genoux, prostré, qu’il a écouté l’"Et incarnatus est" ("Et il s’est fait chair") de la Messe en do mineur de Wolfgang Amadeus Mozart.

Dans son homélie, le pape argentin a invité les 1,2 milliard de catholiques à ne pas céder à la colère dans leur vie, et à montrer de l’empathie pour les personnes en difficulté : "Seigneur, donne-moi la grâce de la tendresse dans les circonstances les plus dures de la vie, donne-moi la grâce de la proximité face à toute nécessité, de la douceur dans n’importe quel conflit". La prière universelle a été récitée en plusieurs langues, dont le chinois et l’arabe.

"Appelez la paix pour Jérusalem !"

À Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition, le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, a présidé la grand-messe de Noël en l’église Sainte-Catherine, contiguë à la basilique de la Nativité. Le patriarche a demandé la reconstruction de Gaza et la paix pour Jérusalem, sainte pour l’islam, le christianisme et le judaïsme : "Jérusalem a une vocation universelle à la paix et au bonheur. Appelez la paix pour Jérusalem !", a-t-il lancé.

Les pèlerins étrangers se faisaient très rares mercredi à Bethléem, le climat de tensions exacerbées depuis des mois ayant fait fuir les touristes. Les festivités étaient ternies par de nouvelles violences dans l’enclave de Gaza, ravagée durant l’été par un conflit ayant fait près de 2 200 morts côté palestinien et 73 côté israélien.

Persévérance

Ce Noël est particulièrement difficile pour les 150 000 chrétiens déplacés d’Irak, qui "vivent une situation tragique et à qui aucune solution rapide n’est proposée", a déclaré le patriarche chaldéen Louis Sako à l’AFP à Bagdad. "Tout particulièrement en cette période de Noël, ils ont besoin de signes qui les rassurent. Il faut leur dire qu’ils ne sont pas abandonnés et oubliés", a-t-il ajouté. Le pape François avait téléphoné mercredi après-midi à des réfugiés irakiens au Kurdistan. "Chers frères, je suis proche de vous, très proche de tout mon coeur. Dieu vous donne les caresses de sa tendresse", leur avait-il dit.

La veille, le pape avait exprimé sa vive inquiétude face au sort des chrétiens au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie où des djihadistes multiplient les exactions, s’en prenant notamment aux minorités religieuses. Dans une longue lettre adressée aux chrétiens d’Orient, François les a exhortés à la "persévérance" et au dialogue inter-religieux en dépit des difficultés.

Dans une allusion claire au groupe djihadiste État islamique (EI), il a exprimé son inquiétude devant une "organisation terroriste" qui "frappe de manière particulière certains d’entre vous chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques". Mgr Twal a également dénoncé ces exactions, ainsi que la récente guerre à Gaza et les attentats menés notamment à Jérusalem ces derniers mois.

Noël sans fête à cause d’Ebola

Le président iranien Hassan Rohani a souhaité un joyeux Noël au pape et aux autres dirigeants du monde, appelant à une coopération pour "répandre la paix, la sécurité et le bien-être sur le monde". À Cuba, les célébrations de Noël, longtemps interdites par le régime, se déroulent dans une atmosphère égayée par un cadeau anticipé : le rapprochement avec les États-Unis.

En revanche, il n’y aura pas de rassemblements publics festifs en Sierra Leone à cause de l’épidémie d’Ebola. "Les chrétiens qui se rendront à l’église pour la messe de Noël (...) devront rentrer chez eux dès la fin de l’office et poursuivre les célébrations en famille", a ordonné le président Ernest Bai Koroma. Redoutant des attaques du groupe islamiste Boko Haram pendant les fêtes de Noël, deux États du nord-est du Nigeria ont par ailleurs imposé de sévères restrictions à la circulation des véhicules jusqu’à dimanche matin.


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