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Zòrèy ou pa fèt pou pi long pase tèt ou

mercredi 31 décembre 2014

La sagesse populaire nous propose en peu de mots une évidence : les oreilles ne sont pas plus longues que la tête qui les porte. En Haïti, cela se dit quand vous voulez que quelqu’un écoute, cesse de s’entêter à aller dans une mauvaise direction. C’est un avertissement. Un conseil à quelqu’un que l’on aime bien.

Certains des politiciens haïtiens ont écouté la voix de la sagesse ces derniers jours. Devant l’évidence que le katyaboumbe du 12 janvier risque d’emporter tout le monde si on le laisse prendre place, les trois pouvoirs se sont entendus sur une sortie de crise. Cet accord signé le 29 décembre renforce les propositions de la Commission consultative. Le processus de correction des dérives de la présidence haïtienne se poursuit. Le Parlement est mis au pied du mur avec des avantages, mais aussi des responsabilités.

Croire que le président Michel Martelly est le seul qui continue de céder du terrain, qu’il abandonne la bataille est une façon simpliste de lire la situation. Martelly paie cash ses erreurs de jugement, mais il n’est pas le seul à s’être fourvoyé en 2014. Il est celui qui a le plus de moyens, il débourse plus. Les autres acteurs de la crise vont devoir passer à la caisse de l’histoire.

Pour ce mois de décembre 2014, le président Martelly donne, donne et donne. Un jour, il faudra aussi que les autres donnent.

Le Parlement, dans ses deux chambres, devra, en vertu de l’accord du 29 décembre, prendre le chemin de l’exercice de ses devoirs, remplir les cases laissées vides depuis des mois, être responsable.

Le ping-pong démocratique se joue à deux. Il faut renvoyer la balle à l’adversaire, lui permettre de servir et partager les mêmes règles pendant le match. Tous les acteurs qui croient que la table de ping-pong n’a qu’un bout se trompent de jeu.

Le pays est accroché à une immobile crise politique, il est temps que cela cesse. L’oreille de personne ne doit être plus longue que sa tête. Plus tôt que tard, si cela continue, le pays sans chapeau happera les institutions défaillantes.
Une bonne année 2015 à tous.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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