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Rassemblements : 100 000 personnes pleurent "Charlie Hebdo" en France

mercredi 7 janvier 2015

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Paris et dans plusieurs villes de France pour rendre hommage aux victimes de l’attaque de l’hebdomadaire.

Plus de 100 000 personnes se sont rassemblées mercredi en fin d’après-midi dans toute la France, selon un décompte de l’AFP, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. A Paris, 35 000 participants, selon la préfecture de police, se sont réunis place de la République, non loin du siège du journal satirique, à l’appel de plusieurs syndicats, associations, médias et partis politiques. Les manifestants, de tous âges, peinaient à accéder à la place, noire de monde, provoquant des mouvements de foule et la circulation était coupée, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans la foule compacte, beaucoup arboraient un autocollant noir ou une pancarte "Je suis Charlie", slogan de solidarité envers les victimes qui circule également sur Twitter. Certains se sont recueillis, une bougie à la main. D’autres ont brandi des crayons, symbole de la liberté de la presse. D’abord silencieux, les manifestants ont ensuite applaudi et crié "Charlie, Charlie", "Charlie fraternité" ou "On n’a pas peur, Charlie !".

Parmi les pancartes, on pouvait voir "Charb mort libre". Le dessinateur Charb figure parmi les victimes de la tuerie, tout comme Cabu, Tignous et Wolinski, autres figures emblématiques du journal. De grands portraits noir et blanc de Cabu et Tignous ont aussi été exhibés. D’autres pancartes proclamaient "Liberté d’expression, non à la connerie", "Balles tragiques à Charlie" ou encore "Des fusils contre des stylos". Certains participants ont dit ne pas être des lecteurs réguliers du journal, mais jugé important de manifester pour défendre la liberté d’expression.

J’ai pleuré tout l’après-midi"

"Les religions c’est de la merde. Charlie, c’est le droit de penser ça. Tant de gens reculent devant une morale à la con", raconte Béatrice Cano, la cinquantaine, le dernier numéro du journal à la main. De nombreux politiques ont participé au rassemblement, dont le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon ou encore Jean-Louis Borloo. La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé son intention de faire de Charlie Hebdo un "citoyen d’honneur" de la capitale. Un enseignant d’histoire-géographie de Montmorency (Val-d’Oise) tenait une pancarte "La liberté de la presse n’a pas de prix". "Si c’était des militants d’extrême gauche qui avaient attaqué Minute, je serais venu. Je serais venu un peu moins vite, mais je serais venu", dit-il.

Ils étaient également entre 13 000 et 15 000 à Rennes, arborant des une de Charlie hebdo sur le ventre ou sur le dos, entre 10 000 et 15 000 à Lyon scandant "Charlie", et 10 000 à Toulouse, ville de Bernard Maris, économiste tué dans l’attentat. Sous les fenêtres de l’hôtel de ville, Patrick et son fils Eliott distribuaient des copies d’un tract "Je suis Charlie". "J’ai pleuré tout l’après-midi à mon bureau", raconte le père, architecte de 50 ans. "Cabu, c’était comme un petit papa à moi. Nos enfants, on leur lègue ce monde qui est dur, j’ai mal, j’ai honte."

5 000 personnes se sont réunies à Grenoble, Bordeaux et Nantes, 4 500 à Strasbourg, 2 500 à Metz et 7 000 à Marseille, où Didier, qui tient un magasin de souvenirs, avait "baissé le rideau de son établissement. Tous ces gens-là, comme Cabu, m’ont donné envie de voir les choses autrement, j’aimerais que Charlie vive". Ils étaient aussi plus de 2 000 à Dijon, 4 000 à Rouen, ou encore 3 000 à Clermont-Ferrand, ville d’une des victimes de l’attentat, Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du carnet de Voyage, qui se trouvait dans les locaux de Charlie Hebdo.

Au total, plusieurs dizaines de villes étaient mobilisées, comme Nancy, Montpellier, Nice, Angoulême, Limoges, Besançon, Poitiers ou encore Agen. D’autres rassemblements sont déjà prévus jeudi et durant le week-end. Des rassemblements ont également eu lieu à l’étranger, notamment à Berlin, Bruxelles, Madrid ou Londres


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