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Une date butoir ou fatidique ?

mercredi 7 janvier 2015

A quelques jours du deuxième lundi de janvier 2015 qui coïncide avec la rentrée parlementaire, les forces politiques du pouvoir et de l’opposition ne parviennent pas encore à trouver un consensus sur la crise préélectorale, en dépit du travail titanesque de la Commission consultative en décembre dernier. La table de concertation de l’opposition annonce la poursuite des manifestations de rue, sans tenir compte des circonstances économiques et sociales que traverse le pays. Le Parti Fanmi Lavalas, par l’entremise de Louis Gérald Gilles, dévoile sans faux-fuyant le but de cette nouvelle phase de mobilisation pour le renversement de la présidence de Michel Martelly. Après avoir caché pendant plusieurs mois le vrai motif des manifestations de rue, le parti de l’ancien prêtre, qui s’était montré favorable à un accord sur la crise, rejoint le Mopod qui avait publiquement réclamé la démission du président de la République. S’agit-il d’une vengeance que le parti de l’ancien vicaire de St-Jean Bosco veut exercer par rapport aux événements de 2004 ?

La lutte pour le contrôle du pouvoir politique prend une dimension inimaginable entre les deux groupes antagoniques, alors que cette forme de lutte pour la conquête du pouvoir n’a jamais conduit le pays sur la voie du progrès.

Les crises politiques de 1957, de 1991 à 1994, de 2001 à 2004 et celle que nous vivons actuellement montrent les limites de l’homme politique haïtien du pouvoir et de l’opposition. L’amour de la patrie commune n’a jusqu’à présent pas encore pénétré le cœur et l’âme de l’homme politique haïtien qui reste attaché à l’exercice du pouvoir quelles que soient les conséquences. Le souvenir du siècle des baïonnettes entre les Cacos et les Piquets dans la prise du pouvoir en dit long. Les assassinats, les incendies, le pillage furent les méthodes utilisées par les hommes politiques haïtiens dans la lutte pour le pouvoir.
En quoi l’homme politique haïtien du XIX e siècle est-il différent de celui d’aujourd’hui ?
Que l’on soit de l’opposition radicale ou du pouvoir Tèt Kale, on ne peut ignorer qu’un vent d’espoir, de nature à chasser les ténèbres, commençait à souffler à travers le pays après la démission du Premier ministre Laurent Lamothe suivie de celle des membres du Conseil électoral provisoire. Il ne manquait que le départ du président Anel Alexis Joseph, celui qui a beaucoup contribué à provoquer le dysfonctionnement du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire, pour que le Parlement joue sa partition dans le cadre de la résolution de la crise conformément aux recommandations des 11 commissaires.

Pourquoi le président Michel Martelly maintient-il encore en poste le juge Anel Alexis Joseph, qui a causé tant de torts au pouvoir en place, depuis sa nomination jusqu’à sa demande de démission par la Commission consultative ?

Quoique l’on dise, entre Michel Martelly, les sénateurs intransigeants et l’opposition radicale, lequel a déjà consenti un sacrifice pour la résolution de la crise ?
Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com


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