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Les États-Unis veulent éviter « la loi d’un seul homme » en Haïti

vendredi 9 janvier 2015

Les Etats-Unis appellent les politiciens haïtiens à faire les compromis nécessaires pour éviter que le président Michel Martelly soit la seule autorité à dicter ses lois à partir de lundi prochain et le pays de glisser plus profondément dans le chaos politique.

« Nous voulons voir les élections se réaliser, un accord sur les élections, et nous voulons aussi éviter la gouvernance par décret », a déclaré Thomas Adams, coordonnateur spécial pour Haïti au Département d’Etat. « Nous pensons que c’est mieux si les trois branches du pouvoir existent et qu’elles fonctionnent. »

« Nous pensons qu’il y a une chance qu’ils puissent atteindre ce genre d’accord lundi », a-t-il ajouté. « Nous sommes, bien sûr, en train de les exhorter en ce sens. »

Jeudi, les groupes de l’opposition exigeant la démission du président Martelly sont descendus dans les rues de la capitale, l’accusant de corruption et de dilatoires en ce qui a trait à la tenue des élections. Le président a nié les accusations, accusant à son tour le groupe des six sénateurs de tenir le pays en otage en refusant de voter une loi électorale qui est nécessaire pour la tenue des élections.

Après une rencontre avec des sénateurs et des partis de l’opposition mercredi dernier, Michel Martelly a repris ses réunions ce jeudi. L’ancien sénateur Edmonde Supplice Beauzile, qui dirige le parti d’opposition Fusion des sociaux-démocrates, a déclaré sur une émission de radio de Port-au-Prince hier matin qu’un accord avait été conclu concernant les secteurs desquels les neuf membres du Conseil électora Provisoire (CEP) seront issus.

Mais Edmonde Supplice Beauzile a fait savoir qu’aucun consensus n’a encore été trouvé sur le choix du Premier ministre, Evans Paul. Paul a été choisi pour remplacer l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe, qui a démissionné le mois dernier acculé par la pression nationale et internationale. Les groupes d’opposition se sont opposés à Evans Paul en disant que son choix ne résulte pas des négociations politiques.

Dans un communiqué, l’ambassade américaine à Port-au-Prince dit qu’elle encourage les négociations en cours pour résoudre l’impasse.

« C’est seulement par la participation d’un large éventail de partis politiques que le choix du peuple haïtien peut se refléter avec exactitude le jour du scrutin », précise ce communiqué. « À cette fin, le gouvernement américain a déjà mis en place un programme solide pour soutenir le déroulement des élections et la participation de l’électorat haïtien, et en attendant l’approbation du Congrès des États-Unis, le gouvernement américain est prêt à soutenir les mesures supplémentaires pour que les partis politiques démocratiques jouent leur part en participant pleinement au processus électoral. »

Le gouvernement américain a remis 13 millions de dollars pour des élections cette année et se dit prêt à envisager des ressources supplémentaires à l’instar d’autres donateurs.

Thomas Adams a affirmé qu’il prévoit venir lundi, l’histoire « n’est pas qu’Haïti est embourbée dans une impasse politique permanente mais de préférence qu’Haïti a fait des progrès. »

AUTEUR

Texte de Jacqueline Charles, Miami Hérald traduit par Patrick St-Pré


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