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Haïti est toujours menacée !

lundi 12 janvier 2015

« Si l’on pense qu’il faut attendre 100 ans encore pour revivre un tremblement de terre aussi catastrophique que celui du 12 janvier 2010, on se trompe grandement », dit l’ingénieur-géologue haïtien, Claude Prépetit, qui faisait, le jeudi 8 janvier, une évaluation du risque sismique en Haïti, 5 ans après ce cataclysme qui avait mis le pays à genou, notamment Port-au-Prince où l’on a enregistré des centaines de milliers de morts.

Selon l’expert en sismologie, la faille segmentée sur 250 kilomètres de la presqu’île du Sud à laquelle les prévisions scientifiques attendaient la libération d’énergie, n’a pas été celle qui a provoqué le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier 2010. Il s’agissait plutôt, précise-t-il, d’une faille secondaire ignorée jusqu’à quelques heures après l’événement désastreux de 2010.

L’énergie de la faille de la presqu’île du Sud continue de s’accumuler et peut être libérée à n’importe quel moment de la durée pour provoquer ainsi un tremblement de terre même plus violent que celui du 12 janvier 2010 avec grand risque de tsunami, prévient M. Prépetit.

La menace est donc très pesante, compte tenu de cette faille de la presqu’île du Sud qui continue d’accumuler de l’énergie dont l’épicentre, en cas de libération, serait situé à 5 kilomètres de Port-au-Prince, contrairement à celui du 12 janvier qui se situait à 25 kilomètres de la capitale et qui a causé tous ces dégâts.

Les deux failles qui traversent le territoire national, à savoir : le grand Sud, le grand Nord et l’Ouest, concernent, laisse comprendre le scientifique, environ 8 millions d’habitants, soit 80 % de la population haïtienne. D’après lui, il y a possibilité d’enregistrer, du jour au lendemain, un tremblement de terre de magnitude 8 dans le Nord du pays.

Sans vouloir être un véritable prophète de malheur, l’ingénieur Prépetit qui montrait, avec des données scientifiques solides à l’appui, l’ampleur du risque sismique auquel le pays est exposé, a plutôt plaidé pour une politique de réduction des dégâts en cas d’une nouvelle catastrophe.

Il a également insisté sur la nécessité pour l’État haïtien d’entretenir la « Mémoire du janvier 2010 », afin de rendre cet événement malheureux toujours vivant pour les générations futures qui ne l’avaient pas vécu.

« Il faut incessamment faire de la prévention qui coûte beaucoup moins chère que la reconstruction », conclut-il.

Cette intervention, notons-le, de l’ingénieur-géologue Claude Prépetit, s’est tenue dans le cadre d’une conférence organisée par l’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics (OCAPH), à l’aube du 5e anniversaire du séisme épouvantable du 12 janvier 2010, dont les traces sont encore visibles dans nos vies tant sur le plan physique que sur le plan spirituel.

AUTEUR

Alix Laroche alix.l@hpnhaiti.com


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