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Le Canada promet une caserne de pompiers à Haïti

vendredi 16 janvier 2015

En décrépitude avant même le séisme de janvier 2010 qui l’a fragilise davantage, la caserne des pompiers sera reconstruite à Port-au-Prince grâce à un financement de 2,8 millions de dollars promis par le gouvernement fédéral du Canada et la ville de Québec. L’annonce a été faite par le ministre du Développement international et de la Francophonie, Christian Paradis, qui paraissait en conférence de presse mardi avec le maire de Québec, Régis Labeaume.

« Il y a urgence d’intervenir, a déclaré le ministre qui prenait part, la veille, à une soirée d’hommage aux victimes de la tragédie qu’a connue Haïti, il y a cinq ans. À l’heure où on se parle, le personnel de Port-au-Prince travaille dans une structure qui est précaire, qui peut s’écrouler à tout moment. »

Le chantier devrait démarrer dans un an pour être inauguré d’ici la fin de 2016 ou début 2017, ont fait savoir les responsables qui s’exprimaient à la conférence de presse tenue à l’hôtel de ville de Québec. Ottawa s’apprête à dépenser jusqu’à 2 640 000 dollars pour la reconstruction de cette infrastructure d’une grande importance pour Port-au-Prince, la capitale. La ville de Québec promet, pour sa part, de financer la gestion du projet et la formation des soldats du feu à hauteur de 170 000 dollars.

« Nous concrétisons aujourd’hui un engagement pris en décembre 2012. Ce nouveau projet vise à assurer la sécurité des populations les plus vulnérables de Port-au-Prince », a déclaré le maire Labeaume qui s’était rendu à Port-au-Prince, il y a deux ans, pour constater l’état lamentable du quartier général du Service d’incendie d’Haïti. Le maire répondait ainsi à un appel à l’aide de Michaëlle Jean, à l’époque envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti.

Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en siège à Paris, Michaëlle Jean a salué l’annonce dans un message vidéo diffusé lors de la conférence de presse. « Les pompiers de Port-au-Prince, qui ont fait preuve d’une incroyable bravoure lors du tremblement de terre de 2010, se trouvent toujours aujourd’hui dans des installations extrêmement précaires. Leur incapacité d’intervenir efficacement en cas d’incendie, faute d’équipements adéquats, constitue un risque majeur pour la sécurité publique dans la capitale », a indiqué Mme Jean dans la vidéo.

Le projet de reconstruction de la caserne des pompiers au Champ de Mars vise à assurer la sécurité des populations les plus vulnérables de Port-au-Prince, a fait savoir le maire Labeaume, qui entend être présent à l’inauguration. Obligé de justifier à des journalistes la décision de son administration d’engager des ressources au profit d’un pays étranger, le maire soutient : « on peut s’occuper juste des égouts (de Québec), mais quand une nation francophone subit un désastre comme celui-là, on pense qu’on doit faire notre devoir. » C’est 170 000 dollars en temps, ce n’est pas de l’argent, a précisé Labeaume.

Pour la reconstruction de la caserne des pompiers, des contrats sont passés par l’intermédiaire de l’association à vocation humanitaire Architectes de l’urgence et de la coopération. Une institution de formation spécialisée sera également retenue par la ville de Québec pour la formation des sapeurs-pompiers aux techniques de base de premiers répondants et de sauvetage en situation d’exception.

AUTEUR

Claude Gilles


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