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Charlie : 12 interpellations près de Paris, John Kerry rend hommage aux victimes

vendredi 16 janvier 2015

Douze personnes ont été placées en garde à vue dans l’enquête sur les récents attentats à Paris, alors que John Kerry rendait hommage à leurs victimes et que les opérations antiterroristes se multipliaient en Europe.

Pendant que Charlie Hebdo continue d’enterrer ses morts - dont son patron Charb lors d’une cérémonie irrévérencieuse aux allures de veillée anarcho-amicale -, les enquêteurs cherchent à déterminer les éventuelles complicités dont a pu bénéficier Amédy Coulibaly, le tueur d’une policière municipale à Montrouge et de quatre clients juifs du supermarché casher.

Les huit hommes et quatre femmes (BIEN huit hommes, quatre femmes) interpellés dans la nuit dans plusieurs villes de région parisienne "gravitaient autour d’Amédy Coulibaly" et vont être interrogés sur le "possible soutien logistique" qu’ils pourraient avoir apporté au tueur, notamment des armes et des véhicules, selon une source judiciaire.

"La plupart sont connus des services de police pour des faits de droit commun", a affirmé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Parmi eux figure un homme dont l’ADN a été retrouvé sur des armes et dans une Renault Scenic utilisée par Coulibaly, selon une source policière.

Plusieurs coups de filet ont été lancés ces dernières heures en Europe contre des réseaux jihadistes, sans lien a priori avec les attentats de Paris.

En Belgique, 13 personnes ont été interpellées jeudi soir et deux jihadistes présumés revenant de Syrie ont été tués par la police lors d’une opération menée contre un groupe projetant des attentats, visant notamment des policiers.

Le niveau d’alerte a été relevé, les postes de police fermés et les commissariats filtraient les entrées.

- ’Partager la douleur’ -

"Il semble qu’il n’y ait pas de lien : le lien qui existe c’est la volonté des terroristes de s’attaquer à nos valeurs, à nos concitoyens", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls.

A Berlin, les policiers ont perquisitionné vendredi une dizaine de lieux liés à la "mouvance islamiste". Deux Turcs ont été arrêtés, dont l’un soupçonné de diriger un "groupe d’extrémistes".

La justice espagnole a ouvert une enquête préliminaire pour "collaboration avec une organisation terroriste" : elle soupçonne Amédy Coulibaly d’avoir séjourné en Espagne avec sa compagne Hayat Boumeddiene et une "troisième personne qui pourrait avoir aidé cette dernière à se rendre en Syrie", selon une source judiciaire.

C’est dans ce contexte que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, est venu à Paris "partager la douleur du peuple français".

Une longue étreinte avec le président français, des mots simples de compassion et le dépôt de gerbes de fleurs sur les lieux des attentats parisiens : son déplacement est destiné à faire oublier la sous-représentation de son pays à la marche historique contre le terrorisme dimanche à Paris.

Après Cabu, Wolinki et plusieurs autres, Charlie Hebdo enterrait vendredi trois autres membres de son équipe tués dans l’attaque du 7 janvier qui a fait douze morts.

Des applaudissements nourris et l’Internationale ont salué l’arrivée du cercueil de Stéphane Charbonnier dit Charb, à Pontoise, où des centaines de proches, dont les survivants de Charlie Hebdo, se sont rassemblés pour un dernier hommage.

- ’Prenez vos crayons’ -

"Charlie vivra ! (...) La troupe des têtes dures qui pleure aujourd’hui son héros a le coeur gonflé d’orgueil", a déclaré le dirigeant du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon.

"Je suis Charlie, prouvez-le ! Prenez vos crayons, vos papiers, un scan, un ordi, exprimez-vous", a lancé le dessinateur Luz, s’adressant aux millions de "lecteurs et lectrices de toujours ou d’un jour".

Le dessinateur Honoré et le correcteur Mustapha Ourrad devaient être inhumés dans l’après-midi au cimetière parisien du Père Lachaise, dans la stricte intimité.

La parution mercredi de l’édition des "survivants" de Charlie Hebdo, croquant un Mahomet qui pleure en Une, continue de provoquer l’indignation dans le monde musulman.

Après le Sénégal, le Niger a interdit la distribution de l’hebdomadaire et le Qatar a estimé que ces caricatures alimentaient "la haine et la colère".

Le pape François s’est immiscé dans le débat sur la liberté d’expression, estimant que ce "droit fondamental" n’autorise pas à "insulter la foi d’autrui".

Le dernier numéro de "Charlie" s’est à nouveau arraché vendredi et les ventes devraient atteindre les 2 millions d’exemplaires


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