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Les livres du séisme

« Colliers de débris » de Gary Victor

dimanche 18 janvier 2015

Mirline PIERRE

Le 12 janvier 2010 a donné naissance à beaucoup d’œuvres littéraires, dans presque tous les genres. Comme si le séisme était un prétexte à nos créateurs pour donner chair à ces brins de vie, ces gestes qui occupaient leurs imaginaires, tant l’événement a capté leur attention et insufflé des germes propices à la création. La catastrophe a été une vraie mine d’or pour certains écrivains.

Publié par les éditions Mémoire d’Encrier à Montréal en 2013, « Colliers de débris » de Gary Victor parle essentiellement des gravats et de ce qui en adviendra. Il y est question des activités de ramassage de débris dans une capitale encore traumatisée par la catastrophe. Ces morceaux de blocs, de gravats et ces barres de fer, et la poussière qui encombraient les rues, rendant la circulation difficile et la vie impossible dans divers quartiers.

« Colliers de débris » est également une chronique : la chronique de survie d’une population aux abois. D’une jeune femme, Myrtha, qui, bien avant le séisme, travaillait dans des conditions pénibles, prise dans ce que Gary Victor appelle lui-même la trappe de la survie. Ce mardi-là, la terre a tremblé sous ses pieds. Elle a perdu son mari, André, ainsi que son fils aîné, Jonathan. Sa maison partie dans la poussière et sa vie réduite à une peau de chagrin. Seule avec sa fille Ania, âgée seulement de cinq ans, elle se démène comme elle peut pour survivre grâce au programme « Cash for work », créé par une ONG pour déblayer la cité.

Comme travail de mémoire, ce récit montre le courage des Haïtiens animés de cette volonté de changer leurs conditions de vie. C’est un signe qui prouve aussi qu’ils constituent un peuple fort qui, même dans le malheur, garde toujours l’espoir que le changement arrivera d’un jour à l’autre. « Colliers de débris » rend hommage à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui ont travaillé pour donner une nouvelle image à leur capitale. Source de rémunération pour les gens des quartiers pauvres, les débris, une fois transformés, ont contribué à améliorer les conditions de vie d’une grande partie de la population.

AUTEUR

Mirline PIERRE | liline_2025@yahoo.fr


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