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D’ici et d’aujourd’hui

Fabuleux Syto Cavé !

lundi 19 janvier 2015

Définitivement, la poésie, l’émotion, le rêve, le paranormal, la nostalgie peuvent faire bon ménage avec la passion des mots, la grâce, les choses minuscules… C’est cela qui, à mes yeux, fait la force et le charme des récits de Syto Cavé. Ses deux dernières miniatures – « Une rose rouge entre les doigts » (2011) et « La cabine jaune » (2014)- s’efforcent bien davantage, avec une sorte d’imagination décapante, de parcimonie ou de magnétisme, de renouer le pacte d’amour entre l’écriture et le discours, entre le temps et nous, passagers rieurs, perplexes, inquiets… Qui me contredira ?

Une légende, Syto Cavé ?

Nul doute que ces interrogations feraient les délices des groupies de cet auteur de plus d’une vingtaine de pièces de théâtre. Syto Cavé nouvelliste et conteur - ce n’est pas la même chose - est traversé de part en part par l’acteur et le dramaturge. « La cabine jaune » est un récit dramatique, séduisante épure qui évoque tout à la fois la concision et la vitesse, semblable à une flamme. Le ton aussi est ici essentiel. Il est lui-même regard, ombre, tendresse.

Au livre qui ennuie ou décourage, il oppose plus humblement une stratégie de l’élégance. Celle-là même qui nous pousse vers des récits absurdes et tragiques ciselés dans le recueil « Une rose rouge entre les doigts ». Dix-neuf récits accordés à l’immensité futile de la vie, du rêve, de la mémoire, du désir… Dépeçage à cru de la passion, mise en scène chatoyante de l’altérité, étonnant exemple de mélange des styles. Quel souffle !

Un petit détail qui change tout : ils ne sont guère uniformes, ces récits. Et, cerise sur le gâteau, fort peu conventionnels. Syto Cavé, avec une énergie inhumaine, combat l’image unique, le style stéréotypé, comme d’autres, la pensée unique. Pour notre plaisir...

AUTEUR

Pierre Raymond Dumas

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