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Arabie saoudite : hommage à travers le monde au roi Abdallah

vendredi 23 janvier 2015

En Asie, aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et même en Iran, l’hommage au prince saoudien est pratiquement unanime.

Les dirigeants du monde ont rendu un hommage appuyé au roi Abdallah d’Arabie saoudite, décédé vendredi, certains saluant un "défenseur de la paix au Moyen-Orient", d’autres un partisan du dialogue entre les musulmans et l’Occident. Le président russe Vladimir Poutine a salué un "homme politique sage et un dirigeant qui jouissait de l’amour et du respect de ses sujets". "Nos pays ont travaillé ensemble à relever de nombreux défis et j’ai toujours (...) apprécié notre amitié véritable et chaleureuse", a déclaré pour sa part le président américain Barack Obama, dont le pays est un allié politique et économique de poids de l’Arabie. L’Iran chiite, dont les relations avec le rival régional saoudien ont été très tendues ces dernières années, a présenté ses condoléances et annoncé que son chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, se rendrait à Riyad samedi, au lendemain des funérailles.

Alors que le Moyen-Orient est secoué depuis 2011 par d’énormes bouleversements assortis de conflits meurtriers, le Premier ministre canadien Stephen Harper a salué "un ardent défenseur de la paix" dans la région. Pour le président français François Hollande, qui se rendra en Arabie saoudite, la vision d’Abdallah "d’une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité". Le roi Abdallah fut "une figure respectée dans toute la région du Moyen-Orient pour sa volonté de contribuer à résoudre les conflits", a estimé aussi le ministère espagnol des Affaires étrangères.

"Défenseur de la paix"

Le Premier ministre britannique David Cameron a dit retenir son engagement "en faveur de la paix et du renforcement de la compréhension entre les religions". Pour la chancelière allemande Angela Merkel, la politique du roi défunt était "équilibrée et modérée", saluant un homme qui a défendu "le dialogue entre le monde musulman et l’Occident". Le président du Conseil européen, Donald Tusk, l’a qualifié de "partenaire solide de l’Union européenne".

Au Moyen-Orient, le Liban, qui entretient des relations étroites avec Riyad, a dit avoir perdu un "défenseur et un partenaire" qui s’est tenu aux côtés de Beyrouth "dans les moments difficiles". Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a vu dans le roi quelqu’un "qui a veillé (...) à appuyer les causes de la justice, de la paix et du développement dans le monde arabe et musulman et dans le monde". Son pays, comme l’Algérie et la Mauritanie, a déclaré trois jours de deuil et l’Égypte, sept.

Ce décès "est non seulement une perte pour l’Arabie saoudite mais également pour le Maroc et la nation islamique tout entière", a déploré le roi Mohammed VI. Plusieurs dirigeants ont écourté ou annulé des visites ou des réunions pour se rendre aux funérailles. C’est le cas du roi de Jordanie Abdallah II, qui a quitté de manière anticipée Davos, en Suisse, où il participait au Forum économique mondial, selon les organisateurs. Son pays a déclaré quarante jours de deuil. Le président israélien Reuven Rivlin a salué un "dirigeant exemplaire par son jugement solide, réfléchi et responsable".

Brassards noirs

Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, le roi a contribué au "renforcement de la coopération et de la solidarité dans le monde musulman, en particulier en ce qui concerne la question palestinienne et la situation en Syrie". Lors de la Coupe d’Asie des nations de football à Sydney, les joueurs des Émirats arabes unis, qui affrontaient le Japon, portaient des brassards noirs.

L’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, a rendu hommage à un homme "qui a apporté des réformes et la prospérité à sa nation, un défenseur de l’unité arabe dans une région souvent divisée". Le Premier ministre malaisien Rajib Razak a salué un "grand leader pour son initiative d’un dialogue interreligieux" et le président afghan Ashraf Ghani a souligné ses efforts de médiation dans le processus de paix dans ce pays. Le Japon et la Chine ont aussi vanté son rôle pour la paix et la stabilité du Moyen-Orient.

Seul bémol à cette pluie d’hommages, Amnesty International a dénoncé un régime "insensible aux droits de l’homme" et les "nombreux pays occidentaux" qui l’ont "protégé". L’ONG a donné l’exemple du cas du blogueur Raef Badaoui, condamné pour "insulte à l’islam" à dix ans de prison et 1 000 coups de fouet, une punition "médiévale", pour Amnesty.


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