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Inde : Obama et Modi affichent leur entente à New Delhi

dimanche 25 janvier 2015

Quatre mois après leur première rencontre, Barack Obama et Narendra Modi ont affiché leur complicité dimanche à New Delhi, au début d’une visite de trois jours du président américain en Inde dominée par le renforcement des échanges économiques.

Les deux dirigeants ont entamé leurs discussions lors d’un déjeuner de travail après des retrouvailles chaleureuses à l’aéroport au cours desquelles le Premier ministre indien - encore persona non grata aux Etats-Unis il y a un an - a donné une franche accolade au président américain.

Invité d’honneur, lundi, du défilé militaire du Republic Day - une première pour un président américain en exercice - M. Obama a affiché avant son départ sa conviction que la relation entre les Etats-Unis et l’Inde pouvait être "l’un des partenariats significatifs du 21e siècle".

Les échanges commerciaux entre les deux géants ont pratiquement quintuplé depuis 2000 et s’élèvent désormais à 100 milliards de dollars par an. L’objectif affiché pas Washington est de multiplier de nouveau ce chiffre par cinq au cours des années à venir.

M. Obama été accueilli dans la matinée au palais présidentiel par la garde au son de 21 coups de canon. "C’est un grand honneur", a dit le président américain, arrivé dans sa limousine blindée escortée par des soldats à cheval, remerciant ses hôtes pour leur "extraordinaire hospitalité".

Il a également déposé une gerbe de fleurs au mémorial du Mahatma Gandhi, lieu de crémation du père de l’indépendance de l’Inde, assassiné en 1948.

L’étape la plus photogénique du voyage a cependant été annulée : Barack et Michelle Obama ne se rendront finalement pas au Taj Mahal, perle architecturale dédiée à l’amour. Leur décision d’écourter leur voyage pour se rendre rendre en Arabie saoudite après le décès du roi Abdallah a provoqué une vive déception.

La Maison Blanche souligne à l’envi les bonnes relations, voire une forme de complicité, entre M. Obama et M. Modi, arrivé au pouvoir en mai 2014 après le succès historique des nationalistes hindous lors des législatives.

Pendant une décennie, les Etats-Unis n’avaient eu aucune relation avec ce dernier, qui s’était vu refuser un visa en 2005 en raison des émeutes antimusulmanes ayant ensanglanté l’Etat du Gujarat qu’il dirigeait en 2002.

"Je pense que M. Modi a surpris tout le monde en se tournant, sans hésitation, vers les Etats-Unis", souligne Milan Vaishnav, du Carnegie Endowment for International Peace. "Et l’administration Obama a répondu très rapidement après son élection en indiquant qu’elle était prête à aller de l’avant".

- Climat et nucléaire au coeur des débats -

Si l’évocation des liens naturels entre "les deux plus grandes démocraties du monde" devrait une nouvelle fois figurer en bonne place dans les discours officiels, les attentes suscitées par cette visite pourraient être cependant déçues.

"Les dirigeants indiens et américains sont souvent dans une lecture romantique, plutôt que réaliste, de la relation entre les deux pays", souligne Richard Fontaine, du Center for a New American Security, centre de réflexion de Washington.

"La rhétorique est importante mais elle cache dans une certaine mesure le défi consistant à transformer une vision et un enthousiasme en réelles avancées entre l’Inde et les Etats-Unis", ajoute-t-il.

Selon la chaine NDTV, Obama et Modi devraient tenter de relancer leur accord sur le nucléaire civil signé en 2008 mais qui est au point mort en raison de la législation indienne.

Cette loi prévoit que les constructeurs de centrales nucléaires sont responsables en cas d’accident, une clause jugée trop lourde par l’essentiel des groupes nucléaires étrangers. L’Inde proposerait la mise en place d’un "pool d’assureurs" qui indemniserait les constructeurs en cas d’accident, selon la presse indienne.

Un peu plus de deux mois après avoir scellé un accord inédit avec Pékin sur les émissions de gaz à effet de serre, engagements chiffré à la clé, Washington a également l’intention de placer la question du changement climatique au coeur des discussions à New Delhi.

"Il est impossible d’arriver à un accord international sur le climat à Paris (en décembre 2015, NDLR) si les principaux émetteurs ne présentent pas de programmes ambitieux", souligne Ben Rhodes, conseiller de M. Obama. "Les Etats-Unis, la Chine et l’Inde sont en première ligne, avec l’Europe bien sûr", ajoute-t-il, évoquant de possibles avancées sur les énergies renouvelables lors de cette visite.

25/01/2015 12:00:40 - New Delhi (AFP) - Par Jérôme CARTILLIER - © 2015 AFP


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