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Le barrage de la rivière Grise inauguré

samedi 14 février 2015

En inaugurant, à Dumay, (Pétion-Ville) le barrage de la rivière Grise, les autorités veulent booster la production agricole et le revenu de 15 000 planteurs dans la plaine du Cul-de-Sac. Ce projet de 9 millions de dollars financé par le gouvernement américain devient réalité au grand bonheur des habitants de la zone.

Le barrage et le système d’irrigation de la rivière Grise, à Dumay, inauguré le vendredi 13 février 2015 par le président de la République, Michel Martelly et le Premier ministre Evans Paul, offrent à 15 000 planteurs de la plaine du Cul-de-Sac et des zones avoisinantes de nouvelles opportunités. Ils doivent produire davantage pour un pays qui importe plus de 50 % de sa consommation alimentaire. Désormais, 8 500 hectares de terre seront arrosés en permanence grâce à ces nouvelles infrastructures financées par le gouvernement américain à hauteur de 9 millions de dollars.

La principale composante des travaux est la structure de 450 m qui traverse la rivière Grise en diagonale, dévie l’eau vers les portes d’entrée dans le système d’irrigation. Cette structure est faite de feuilles d’acier de 9 à 12 mètres de long qui sont emboitées l’une dans l’autre et sont enfoncées dans le sol jusqu’à 9 mètres pour former un barrage qui détourne l’eau de la rivière dans le système d’irrigation, de manière permanente, avec un débit maximum de 10 mètres cubes par seconde.

Si le ministère de l’Agriculture est responsable de la gestion et de l’entretien du barrage et des structures annexes, pour sa part, l’Association des irrigants de la rivière Grise (AIRG), en partenariat avec le ministère, a la charge de la distribution de l’eau, de la collecte des redevances de 1 500 gourdes par carreau chaque année.

Fier de pouvoir faire couler l’eau dans les canaux d’irrigation de Dumay, le président de la République, Michel Martelly, appelle la population bénéficiaire des travaux à s’impliquer davantage. « L’Etat ne peut pas tout faire », a lancé le chef de l’Etat, entrecoupé à plusieurs reprises dans son discours par un groupe de supporteurs à quelques pas de son lutrin. « Haïti reçoit beaucoup d’aide de l’étranger, mais souvent le pays n’en a pas réellement besoin », a souligné Michel Martelly, mettant en relief l’importance de ce don du gouvernement américain.

Parfois, en tirant à boulets rouges sur ce qu’il appelle les commanditaires de manifestations violentes dans les rues de la capitale haïtienne, Michel Martelly invite ses détracteurs à accorder la priorité aux intérêts supérieurs de la nation. Le chanteur devenu président en 2011 n’y est pas allé par quatre chemins pour faire remarquer qu’il ne se plaint pas, mais de préférence, qu’il travaille pour accoucher des résultats. S’exprimant en présence de l’ambassadrice américain en Haïti, Pamela White, le président haïtien indique en exemples ses constructions d’infrastructures, comme ce barrage sur la rivière Grise.

« La pauvreté n’est pas une option, l’option principale demeure le bien-être », a déclaré le Premier ministre Evans Paul, qui a remercié le gouvernement des Etats-Unis pour ce barrage qui va améliorer les conditions de vie des planteurs dans la plaine du Cul-de-Sac. L’achèvement de ce barrage, selon le Premier ministre, va permettre de sauver la campagne agricole d’hiver. « Nous devons travailler en faveur des générations futures », a-t-il ajouté en montrant la nécessité de gérer à la fois le conjoncturel et le structurel pour changer la donne.

« Haïti est un pays essentiellement agricole. C’est une réalité qui risque de devenir un simple slogan » à cause de nos agissements, a expliqué Jean-François Thomas, nouveau ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, toujours dans l’incapacité de travailler dans les locaux de son ministère à cause de la contestation des étudiants de la Faculté d’agronomie de l’UEH. En soutenant ces 15 000 planteurs de la plaine du Cul-de-Sac, en fait, c’est de la nourriture qu’on offre à plus de 75 000 bouches au total », a déclaré Jean-François Thomas.

En aval du pont de Dumay, 200 mètres de canaux primaires et 2 130 mètres de canaux secondaires ont été aussi réhabilités en maçonnerie dans le système d’irrigation de la rivière Grise. 38 portes métalliques étaient mises en place pour la distribution de l’eau vers les grands coursiers et les canaux secondaires. Des périmètres à Tabarre, à Croix-des-Bouquets et à Cité Soleil seront non seulement protégés des inondations, mais surtout ils seront arrosés durant toute l’année.

AUTEUR

Dieudonné Joachim

djoachim@lenouvelliste.com


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