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Agression contre des religieux, un prêtre laissé pour mort par ses agresseurs

samedi 21 mars 2015

Il est 1 heure du matin le 10 mars 2015 à la mission de la Fraternité Notre-Dame à Cadet, Fermathe. Les sœurs Marie de la Croix et Marie de l’Evangile auxquelles sont accrochés deux orphelins terrifiés osent à peine sortir de leur petite maison qui sert aussi d’orphelinat….la jeune novice haïtienne qui vit avec elles est morte de peur. Quelques minutes avant, elles étaient maintenues sous la menace d’armes à feu par des bandits qui, en quelques minutes, leur ont pris le peu qu’elles avaient, jusqu’à leurs alliances, petits cercles d’or sans grande valeur marchande mais qui, pour elles, marquent leur consécration au Seigneur Dieu.

Elles ont été bousculées, et s’en remettent à peine. Mais il y a plus grave. Elles sont très inquiètes car elles ont entendu des cris et des coups de feu. Leur parviennent maintenant les gémissements du père Louis Marie. Elles retrouvent ce dernier étendu sur le sol, gravement blessé. Les bandits lui ont tiré dessus et l’on lâchement lapidé. Ils l’ont laissé pour mort avant de s’emparer de son calice et de quelques objets personnels. Ils ont réclamé, en hurlant, de l’argent. Il n’en avait pas. Ces trois religieux français de la Fraternité Notre-Dame vivent dans un total dénuement au milieu des habitants de la région auxquels ils apportent l’instruction à travers deux écoles où viennent près de 1000 enfants. Ils les soignent aussi quand ils sont malades dans leur petite infirmerie et prennent soin des orphelins qui leur sont confiés.

Une vie de service que les religieux de cette jeune congrégation catholique , présente en Haïti depuis plus de 19 ans, mènent dans plusieurs pays et particulièrement chez nous, à Carrefour, à Arcahaie, à Port-au-Prince, à Dumay, dans les montagnes au-dessus du Bassin général (Plaine du Cul-de-sac) et maintenant à Cadet dans les montagnes de Fermathe. Leur mission : secourir les miséreux, assister les malades, éduquer la jeunesse, et ce souvent dans des endroits reculés, difficiles d’accès. Ce n’est pas la première fois qu’ils se font attaquer. On leur a même, dans le passé, volé des terres où la congrégation s’était installée, mais ce débarquement de 10 bandits armés, cette rage de destruction qui a laissé, criblé de balle, un homme d’Eglise, c’est la première fois que cela arrive.

L’un des bandits avait, quand il était un jeune orphelin, bénéficié des soins et de l’éducation offerte par la Fraternité Notre- Dame. Cela ne l’a pas empêché, quelques années plus tard, d’être parmi les plus agressifs attaquants de ces religieux sans défense. Des résidents de la région alertés par les coups de feu et les cris accourent. Ils sont choqués, n’en croient pas leurs yeux. Les bandits sont partis laissant peur et dévastation.
Le père Louis Marie est actuellement soigné à l’hôpital argentin de la Minustah et attend d’être transporté aux Etats-Unis où se trouve la maison mère de la congrégation afin de faire opérer sa main très abimée par l’un des coups de feu.

Cet incident affreux n’est malheureusement pas isolé. Depuis quelques mois, des religieux de toutes les confessions se sont vus attaqués, agressés, volés. Des hommes et des femmes dévoués aux plus pauvres d’entre nous et menant une vie de sacrifice sont malmenés, terrifiés, blessés par des individus sans foi ni loi …..Qu’est-il en train de nous arriver ? Pourquoi ? Comment réagir à tant de méchanceté ? Qui peut bien vouloir faire tant de mal, dans quel but ? Le saura-t-on jamais ?


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