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Cérémonie d’adieu au sergent chilien décédé

jeudi 16 avril 2015

Un hommage a été rendu au sergent de seconde classe Rodrigo Andrés Sanhueza Soto, décédé lundi dernier, en présence notamment du Premier ministre Évans Paul et de la représentante du secrétaire général des Nations unies, Sandra Honoré. Rodrigo Andrés Sanhueza Soto, décédé à l’âge de 35 ans, est marié et père de 2 enfants, sa mission devait prendre fin le 20 avril 2015.

Avant d’être atteint d’une balle à la tête ce lundi, le sergent Rodrigo Andrés Sanhueza Soto était loin des projecteurs. Il travaillait comme infirmier professionnel dans le bataillon CHITAB au sein des troupes chiliennes, basées au Cap-Haitien. Si le destin ne l’avait pas voulu autrement, il aurait pu rejoindre sa famille le 20 Avril prochain, à la fin de sa mission. Sa fin brusque a été décidée au quartier de Canari, non loin de Ouanaminthe, lors de vives protestations des habitants de cette ville pour une meilleure distribution d’électricité. Il a rendu l’âme dans un hôpital de Dajabon.

Au-delà des condoléances qu’on exprime généralement en ces circonstances pénibles, le Premier ministre Évans Paul a dit vouloir profiter de l’occasion pour réitérer les profonds regrets du gouvernement haïtien au gouvernement chilien, présidé par Mme Michel Bachelet, certainement affectée du départ d’un fils authentique du Chili. Le chef du gouvernement, Évans Paul, indique que ce n’est pas de gaité de cœur qu’il prend la parole dans cette cérémonie. Celle-ci, selon lui, est pleine d’émotions et de tristesse. « Nous pleurons amèrement le départ, dans des circonstances regrettables, du sergent Rodrigo Andrés Sanhueza Soto (…) Point besoin de vous dire comment la disparition brusque d’un soldat étranger sur notre sol nous a touché de plein fouet », a déclaré Évans Paul, au diapason du ton taciturne de la cérémonie à laquelle ont également pris part des représentants du corps diplomatique, des gouvernements haïtien et chilien, et plusieurs contingents de la Minustah.

Le Premier ministre donne la garantie que les coupables de ce forfait seront punis, conformément aux lois haïtiennes en vigueur. « Les autorités judiciaires et policières du pays sont en train de mener une enquête en vue de déterminer les circonstances exactes de la mort du soldat chilien. Vous pouvez vous assurer que le gouvernement de la République prendra toutes les dispositions légales et administratives nécessaires en vue de faire toute la lumière sur sa mort », a-t-il promis, remerciant, dans la foulée, l’État chilien pour sa contribution dans la stabilité politique que le pays connaît actuellement.

Visiblement émue, Sandra Honoré transmet les sincères condoléances du secrétaire général des Nations unies à la famille du soldat disparu ainsi qu’au peuple chilien. Qualifiant la mort du sergent de criminel et d’irrationnel, la diplomate affirme que la victime a perdu sa vie avec valeur pendant qu’il accomplissait ses fonctions comme soldat de la paix, conformément au mandat du Conseil de sécurité des Nations unies à la Minustah. « Nous n’allons jamais oublier son sacrifice et son service à la cause de la paix », a-t-elle dit.

Sandra Honoré dit saisir cette occasion pour dénoncer, dans les termes les plus forts possibles, l’utilisation orchestrée de la violence aux fins politiques de quelque origine qu’elle soit. « J’apprécie la condamnation du gouvernement de cet acte déplorable. Et je fais un appel au gouvernement haïtien pour que l’investigation qui est en train d’être menée soit complète et exhaustive pour déterminer les faits qui ont causé la mort du sergent Soto. Et pour s’assurer que les responsables de ce crime atroce soient traduits en justice », souhaite-t-elle.

La mort du sergent Rodrigo Andrés Sanhueza Soto attriste la mission onusienne dans son ensemble. Les différents contingents (Brésil, Paraguay, Chili, Équateur, Bangladesh, Philippines, etc.) présents, ainsi que les interventions du lieutenant-colonel (LT) Carlos Munoz de la Puente, commandant du bataillon chilien, et du commandant en chef, LT José Luiz Jaborandy Junior, l’attestent.

Comme il était venu un printemps de 1980, le sergent Rodrigo Andrés Sanhueza Soto doit retourner en paix, selon les vœux du capitaine Juan Aros Fica, le prêtre qui officiait la cérémonie. « Hombre de Dios, hombre de paz, descansa en paz ! », s’est-il exclamé.

AUTEUR

Jean Daniel Sénat


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