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Mauvaises ondes pour le cerveau virtuel

mercredi 9 juillet 2014

Plusieurs équipes ont présenté, en 2013, diverses méthodes permettant de voir, avec la lumière, l’ensemble des neurones et de leurs connexions dans un cerveau. Une équipe de Stanford a détruit les lipides du cerveau d’une souris sans détruire la structure générale de l’encéphale. Cette méthode, baptisée Clarity, permet de s’affranchir des techniques habituelles pour visualiser la structure en trois dimensions des réseaux de neurones, notamment en utilisant le marquage fluorescent. | KWANGHUN CHUNG AND KARL DEISSEROTH, HOWARD HUGHES MED INST, SANFORD UNIV

Du jamais-vu dans l’univers feutré de la recherche sur le cerveau. Plus accoutumé aux bruissements de couloir qu’aux révolutions de palais, ce tout petit monde fait face à un vent de fronde. Cette tempête inédite souffle sous un colossal crâne virtuel : le projet « Human Brain » (HBP). Censé fédérer 256 laboratoires de 24 pays européens, c’est un pari à un milliard d’euros sur dix ans. Il mise sur le succès de la modélisation du cerveau humain : un défi visionnaire pour les uns, voué à l’échec pour d’autres.

Dans une pétition mise en ligne le 7 juillet (Neurofuture.eu), plus de 260 scientifiques alertent la Commission européenne sur les risques « d’échec majeur » de ce projet : un gaspillage potentiel énorme, au vu des sommes investies. D’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse, du Portugal ou de France, les signataires comptent de nombreux leaders reconnus des neurosciences. Ils appellent la Commission européenne à évaluer de façon « transparente » la qualité scientifique et le mode de gouvernance du projet, dont ils pointent le « manque d’ouverture ». Surtout, ils dénoncent une approche scientifique jugée trop « étroite ».

Le 10 juin 2014, le comité exécutif d’HBP a adressé à la Commission européenne un document sur la seconde phase du projet. Tout un pan du programme initial devrait avoir disparu à partir de mai 2016 : le volet « neurosciences cognitives » dirigé par le professeur Stanislas Dehaene (CEA-Inserm, France), colauréat du Brain Prize 2014, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions. Cet abandon aurait été déc...


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