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Jacques Kétan pourra être bientôt en liberté

mardi 21 avril 2015

Beaudouin Jacques Kétan, un ancien trafiquant haïtien de la drogue, sera bientôt libéré d’une prison américaine après avoir aidé la justice à condamner une douzaine d’autres trafiquants, des hauts gradés de l’Etat, et des officiers de police dans une affaire de longue haleine qui a exposé Haïti comme un « Etat de narcotrafiquants ».

L’ancien baron a vu sa peine de 27 ans diminuée de moitié le vendredi 17 avril dernier par un juge fédéral après que le bureau du procureur des États¬-Unis à Miami a recommandé la réduction en raison de son « aide substantielle » en tant que témoin dans d’autres poursuites fructueuses, a indiqué le Miami Herald.

Kétan prévoit de lutter contre son expulsion en raison du danger potentiel qui pourrait l’attendre s’il retournait en Haïti, où l’ancien chef de sécuritéd’Aristide, Oriel Jean, a été tué récemment -probablement pour avoir coopéré avec les autorités américaines.

Ses avocats, Ruben Oliva et Paul Petruzzi, ont déclaré que leur client, qui a été en prison depuis 2003, était « extatique » sur la décision du juge de district américain Federico Moreno d’accorder la recommandation du procureur Lynn Kirkpatrick de réduire sa peine de moitié : 13 années et demie.

« Il a vécu un voyage long et difficile », a déclaré Oliva au Miami Herald ce lundi. « Nous sommes très heureux pour lui. Nous nous attendons à ce qu’il soit libéré de la prison fédérale prochainement », a ajouté Oliva, ajoutant qu’il y a des voies qu’il pourrait poursuivre pour rester aux États-Unis, notamment la Convention contre la torture - un traité des Nations unies signé par les Etats¬-Unis. Avant son expulsion par Aristide en 2003, Kétant avait vécu comme un pivot pratiquement intouchable dans son manoir sur une colline surplombant Port¬-au-Prince. Aristide a cédé aux pressions des États-¬Unis pour l’expulser parce que les gardes du corps de Kétant avaient abattu un fonctionnaire dans une école privée fréquentée par les enfants du personnel de l’ambassade américaine.

Ce geste extraordinaire d’Aristide avait permis aux autorités fédérales de mettre Kétant dans un avion pour Miami et de l’accuser d’acheminer des navires remplis de cocaïne colombienne vers Haïti en soudoyant des fonctionnaires et des policiers dans l’île. Quand il est arrivé aux États-¬Unis, il a coopéré non seulement contre les trafiquants de drogue, mais aussi contre des représentants du gouvernement », a déclaré Olivia, son avocat.

Lors de sa condamnation par le tribunal fédéral de Miami, Kétant a fait une allégation étonnante : Il a dit qu’il n’aurait pas pu réaliser son réseau de contrebande de cocaïne sans payer des millions en pots-de-vin à son ami Aristide. Kétant a accusé le président de transformer Haïti en un « pays¬narco ».

L’avocat d’Aristide à Miami, Ira Kurzban, a nié à plusieurs reprises ces allégations. Mais les informations de Kétant ont aidé le gouvernement fédéral à poursuivre de nombreux autres personnes en provenance d’Haïti, y compris l’ancien chef de la sécurité du Palais national sous la présidence d’Aristide, Oriel Jean, récemment abattu à Port-au-Prince,dont le témoignage avait permis une meilleure compréhension du monde souterrain du trafic de la drogue en Haïti.

MJ/Radio Métropole Haïti


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