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Entre la France et la Russie, les Mistral de la discorde

vendredi 15 mai 2015

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la vente de deux navires de guerre Mistral, qui empoisonne depuis plusieurs mois les relations entre Moscou et Paris.

Selon le journal russe Kommersant du 15 mai, la France aurait proposé à la Russie de rembourser les 785 millions d’euros d’avances déjà perçus, à la condition que les autorités russes acceptent par écrit que les navires puissent être revendus par la France à une tierce partie. Ces informations n’ont pas encore été confirmées côté français.

Le Kremlin chiffrerait le préjudice subi à près de 1,163 milliard d’euros et refuse tout accord pour une réexportation des navires avant que l’argent ne soit rendu, selon le quotidien économique qui cite des sources au sein du complexe militaire russe. « La proposition de remboursement formulée par la France ne nous convient catégoriquement pas, ce dont le vice-premier ministre Dmitri Rogozine a informé [la partie française] », a dit une autre source, toujours citée par Kommersant.

Lire aussi : La non-livraison du Mistral, une dispute durable et potentiellement coûteuse

Casse-tête diplomatique

Ce contrat d’1,2 milliard d’euros pour les chantiers de St-Nazaire, négocié depuis 2008 et signé en 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, est devenu un horrible casse-tête diplomatique au déclenchement de la crise en Ukraine.

Après avoir estimé que « les conditions [n’étaient] pas réunies » pour la livraison prévue en novembre en pleine guerre en Ukraine, M. Hollande avait redit mi-avril, lors de la visite du président ukrainien Petro Porochenko à Paris, que « la livraison des Mistral n’[était] pas, dans le contexte que nous connaissons, possible » assurant alors que la France rembourserait la Russie si les Mistral ne lui étaient pas fournis.

Le président russe Vladimir Poutine avait déjà laissé entendre que Moscou s’attendait à ce que les sommes engagées soient retournées en cas de rupture de contrat. Le premier de ces navires, le Vladivostok, devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre 2014, mais il est toujours au port de Saint-Nazaire, tout comme le second navire, le Sébastopol.

Ces navires de guerre polyvalents peuvent transporter des hélicoptères, des chars ou des chalands de débarquement et sont en mesure d’accueillir un état-major embarqué ou un hôpital. La commande, gérée par l’entreprise STX France, avait généré un millier d’emplois sur quatre ans. Mais ces emplois ne seraient pas directement menacés si les livraisons tombent à l’eau, selon le gouvernement français.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2015/05/15/paris-et-moscou-en-negociations-pour-regler-le-contentieux-autour-des-navires-mistral-selon-la-presse-russe_4634061_3210.html#ixfvuPsGDxpehRaF.99


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