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Le kiosque Occyde Jeanty inauguré

vendredi 15 mai 2015

Le président de la République, Michel Joseph Martelly, en compagnie de quelques membres du gouvernement, dont le Premier ministre Evans Paul, a procédé, le jeudi 14 mai 2015, à l’inauguration du kiosque Occyde Jeanty, dans l’aire du Champ de Mars. Une inauguration qui a eu lieu sur fond de commémoration, sans faste, du 4e anniversaire de l’avènement de l’équipe Tèt Kale au pouvoir en Haïti.

Pour son 4e 14 mai au pouvoir, une fois n’est pas coutume, le président Michel Martelly a convié plusieurs centaines d’écoliers à l’inauguration des travaux de rénovation et d’agrandissement du kiosque Occyde Jeanty. En présence de ces hôtes-écoliers, issus de différents établissements de la capitale, le chef de l’État a procédé, sous un soleil de plomb, à la coupe du ruban inaugural de ce chantier qui a duré pas moins de 24 mois. Selon les dires d’Harry Adam, directeur exécutif de l’UCLBP (Unité de construction de logements et de bâtiments publics), ces travaux ont consisté essentiellement en la construction d’un amphithéâtre à ciel ouvert doté de gradins d’une capacité de 4 000 places assises et d’une esplanade de 1 000 places debout. En outre, l’aire de construction du kiosque, dont la rénovation a coûté 3.8 millions de dollars au Trésor public, via les fonds PetroCaribe, s’étend sur environ 7 000 m2 et comporte notamment trois loges, sept espaces commerciaux et 100 tables de restauration fixées au sol ainsi que des bancs. « Grâce à un financement de la Banque mondiale, toute l’aire du Champ de Mars sera électrifiée à partir de l’énergie solaire », a fait savoir l’ingénieur Harry Adam. Pour sa part, Lucien Jura, porte-parole de la présidence, et officiant à cette inauguration en tant que maître de cérémonie, parle de cette rénovation comme étant « le triomphe de la culture » alors que Joan D. Rathon, ministre de la Culture, qualifie les lieux d’« espace incontournable. » D’un autre côté, le Premier ministre Evans Paul a préféré mettre l’accent sur l’aspect historique et sociologique du kiosque, annonçant au passage pour le 21 mai prochain l’inauguration du Triomphe, avant de céder le micro au président Martelly. Ce dernier s’est livré à un long speech improvisé. Tantôt dans la peau d’un prédicateur, tantôt dans celle d’un tribun, le chef de l’Etat en a profité pour délivrer un vibrant message à la jeunesse – les enjoignant à prendre au sérieux leurs études et, le cas échéant, à prendre exemple sur son parcours, celui d’un musicien devenu président – et pour effleurer, en guise de bilan, quelques réalisations de son administration qu’il qualifie de sa « politique de jeunesse » (scolarité gratuite, transport scolaire gratuit…). Pour finir, il a même repris, en trémoussant, et à la demande expresse des écoliers, quelques airs de deux de ses anciens tubes. On est loin du temps des commémorations somptueuses, de celui des paillettes et des confettis. « Il y a de cela quatre ans, à mon arrivée au pouvoir, des milliers de sans-abri vivaient sous des tentes dans toute l’aire du Champ de Mars […] Ainsi, l’inauguration de ce kiosque, même s’il n’est pas complètement achevé, symbolise notre réussite dans le relogement de tous ces gens », a déclaré le président Martelly, qui n’a pas manqué de remettre une couche aux opposants de son régime, les traitant de hâbleurs. Il a ensuite appelé les électeurs à prendre leur temps pour bien choisir lors du prochain scrutin s’ils ne veulent pas voir disparaître des programmes comme « chanje metye, chanje lavi », les restaurants communautaires, etc. Egal à lui-même, Michel Martelly a défendu sa position concernant la non-restitution de la dette de la France envers Haïti, arguant avoir évité que les Haïtiens s’entredéchirent au cas où le gouvernement français aurait décidé de verser les 17 milliards d’euros. N’hésitant pas à traiter ses compatriotes de voleurs, Michel Martelly dit préférer miser sur la coopération bilatérale, essentiellement en éducation, afin d’offrir à des millions d’enfants haïtiens l’opportunité d’aller en classe. En ce sens, il annonce avoir sollicité de la France, dans le cadre de cette coopération, 2 millions d’ordinateurs portables destinés aux élèves haïtiens. À cette cérémonie d’inauguration, des enfants, parmi eux certains âgés de 10 ans et moins, de l’orchestre de l’Institut national de musique d’Haïti (INAMUH), se sont particulièrement distingués et ont reçu de vives félicitations de la part du président. Si la fanfare du palais national a exécuté l’hymne présidentiel, eux, de leur côté, ont exécuté avec brio La Dessalinienne. Pour rappel, l’INAMUH est un programme de récupération, de réinsertion et d’encadrement des enfants, en leur donnant accès à une formation académique et musicale afin de combattre le phénomène de la délinquance juvénile. L’institut est situé à Pandiassou, une localité de Hinche, sur une propriété de plus de 25 carreaux de terre concédée par le frère Franklin Armand, fondateur de la Fraternité de l’Incarnation.


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