MosaikHub Magazine

Réforme du collège : 60% des Français approuvent la grève des profs

lundi 18 mai 2015

Selon un nouveau sondage, six Français sur dix approuvent le mouvement des professeurs prévu mardi contre la réforme du collège. De son côté, le gouvernement ne cesse depuis deux semaines de défendre et d’expliquer les mesures qui entreront en vigueur à la rentrée 2016

Najat Vallaud-Belkacem n’a de cesse de dénoncer l’« enfumage » de l’opinion publique sur sa réforme du collège.-
Face à ses nombreux détracteurs, le Premier ministre, Manuel Valls, a lui-même défendu à plusieurs reprises les mesures prévues par la ministre de l’Education pour la rentrée 2016. Mais rien n’y fait. Un nouveau sondage* sur le sujet montre ce lundi que six Français sur dix approuvent l’opposition des enseignants au projet du gouvernement.

Vendredi déjà, un sondage Odoxa pour iTélé révélait que 61 % des Français étaient opposés à la réforme. Cette fois encore, l’Institut de sondage constate pour Les Echos, Radio Classique et le cabinet FTI Consulting la même proportion d’opposition : 60 % des personnes interrogées qualifient de « justifiées » les manifestations prévues, 39 % pensent le contraire.

A droite, plus de 7 sur 10

A droite, c’est même 72 % des sympathisants qui soutiennent le mouvement des professeurs, contre 27 % qui y sont opposés. Des syndicats d’enseignants opposés au projet du ministère de l’Education ont lancé un appel à la grève mardi et à descendre dans la rue. Même à gauche, les sympathisants n’adhèrent pas en masse à la réforme puisque 44% trouvent justifiée cette mobilisation et 55% la jugent injustifiée.

QUESTION DU JOUR. Réforme du collège : comprenez-vous la grève des profs ?

Chez les enseignants, l’opposition fait peu de doute. Se retrouveront côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l’enseignement secondaire, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite), FO, la CGT et Sud. Ils représentent ensemble 80% des votes des enseignants du collège lors des élections professionnelles de décembre dernier, auxquelles avaient pris part quelque 40% des professeurs.

Des améliorations prévues

Najat Valaud-Belkacem assure pourtant que toutes les précautions ont été prises avec le corps enseignant. A plusieurs reprises, la ministre a rappelé que la réforme avait été approuvée à 51 voix pour (23 contre) par le conseil supérieur de l’Education début avril. La semaine dernière, face à la fronde, elle a également demandé à une autre instance, le conseil supérieur des programmes, de rendre plus lisibles les articulations des cours de français avec les langues et cultures de l’Antiquité, afin d’apaiser les professeurs de lettres classiques, mécontents de la suppression des options latin et grec.

Cette réforme est pourtant impérative pour le gouvernement. Depuis plus de deux semaines, Najat Vallaud-Belkacem s’attache à casser un tabou autour des options de langues mortes. Selon elle, ces dernières sont depuis toujours « organisées de manière à favoriser les enfants dont les parents ont les codes », s’assurant une place dans une « classe élitiste » en choisissant de les étudier. C’est ainsi qu’elle a également souhaité la disparition des classes bilangues et européennes - et non pas de l’étude de l’allemand - en les remplaçant par l’apprentissage d’une deuxième langue pour tous les élèves dès la 5e.

>> A LIRE. Réforme du collège : distinguer le vrai du faux

Selon des études internationales, les écarts entre les bons élèves et les moins bons se creusent. Et l’origine sociale pèse sur le destin scolaire des petits Français, bien plus que dans les autres pays de l’OCDE.

Peillon sort de son silence et défend la réforme
Cela faisait un an que Vincent Peillon ne s’était plus exprimé publiquement. L’ancien ministre de l’Education, très contesté sur sa réforme dite des rythmes scolaires, est sorti de son silence ce lundi pour défendre les bienfaits de la réforme du collège. « Cette réforme est une chance, une nécessité. Si elle ne se fait pas, le pays aura d’énormes difficultés », a-t-il prévenu sur RTL. Et de rappeler : « Elle est demandée à gauche et à droite depuis des années. J’avais entendu Luc Chatel au début dire "ça va dans la bonne direction". Tous, ils n’assument plus ! » Pourtant, a-t-il insisté, « nous l’avons préparée depuis de nombreuses années. Nos résultats ne cessent de baisser, pour les élèves de l’élite aussi d’ailleurs ! »

* Sondage réalisé par Odoxa auprès de 1.025 personnes interrogées par Internet les 13 et 14 mai 2015 pour Les Echos, Radio Classique et FTI Consulting.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie