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Tu me manques, maman !

mercredi 16 juillet 2014

Chère maman,

Voilà déjà trois ans et six mois que tu nous as quittés répondant ainsi au dernier appel du Créateur. Il m’a été, depuis cette fatidique soirée, impossible de suivre les conseils évangéliques qui nous recommandent de « laisser les morts ensevelir les morts ». Tu continues de monopoliser cette part de ma pensée qui t’a toujours appartenu. Et chaque année, à pareille époque, l’intensité de cette pensée s’accroit considérablement, devenant par moments douloureuse et insupportable.

Tu me manques, maman !

Tu me manques parce que je pouvais compter sur ton amour sans être obligé de te le rendre au centuple voire aux proportions égales.

Tu me manques parce qu’avec ta constante vigilance, et ce, malgré mon âge, je me sentais protégé des aléas de la vie. En effet, tu t’inquiétais constamment pour moi et n’hésitais pas à dépêcher quelqu’un chez moi si, pendant plus de 24 heures, je ne te donnais signe de vie.

Tu me manques parce que je pouvais te parler de tout et de rien. De mes soucis, de mes projets, de mes petits secrets et surtout de mes déboires, produits quelquefois d’un certain manque de responsabilité. Tu m’écoutais sans me blâmer. Tu me félicitais si nécessaire. Tu souriais devant la puérilité de certains secrets ; un sourire qui souvent traduisait une complicité tout à fait maternelle.

Enfin, tu me manques, parce que simplement tu n’y es plus. Ma famille et moi n’entreprendrons pas notre randonnée, cette fin de semaine, pour la traditionnelle visite de la Fête des Mères Haïtiennes.

Une petit larme s’est échappée et vite essuyée.

Je me suis toujours senti coupable de ne t’avoir pas pleurée. Après tout, je suis ton fils, Je t’ai rarement vue pleurer même pas dans les moments de grandes tribulations et Dieu seul sait combien tu en as eu dans ta vie. Tu t’es toujours comportée avec dignité. Pourtant, malgré ce manque de démonstration de ma douleur, des sensations de grandes peines, de démangeaisons d’une viscosité ontologique m’habitent en permanence depuis trois ans et six mois.

De ton vivant, la joie qui m’habitait à l’approche de la Fête des Mères me poussait à t’écrire des textes empreints de sentiments d’amour filial et que tu trouvais « délicieusement réconfortants ». Aujourd’hui, je ne veux pas que ton absence me réduise à un silence à la fois hideux et cruel. Le chagrin associé à cette absence m’oblige donc à t’écrire ces lignes rien que pour te dire que tu manques et que je t’aime toujours.

Bonne Fête, Maman.

Ce dimanche 25 mai 2014, je te promets de porter fièrement dans mon cœur, non pas une cocarde blanche, mais une rose flamboyante dans l’espoir que tu me gratifieras, de là-haut, de ton sourire complice.

Ton fils,


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