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Défections, blessures, primes de match, Jean Bart fait le point

mercredi 15 juillet 2015

La plupart des commentaires exprimés sur les réseaux sociaux traduisent le choc éprouvé par de nombreux Haïtiens suite à la défection de deux joueurs de la sélection nationale, qualifiée lundi soir pour les quarts de finale de la Gold Cup 2015. Les plus critiques les traitent de lâches et de déserteurs. Opinant sur cet incident, le président de la Fédération haïtienne de football pense que le cas de Jeff Louis en particulier ne devrait surprendre personne

« Ça n’a pas été une surprise », a déclaré Yves Dadou Jean Bart à propos de Jeff Louis déjà sur une voie de garage au Standard de Liège. « Il a un tempérament difficile. De la même façon qu’il est explosif sur le terrain, il est souvent incontrôlable dans son comportement », juge le président de la FHF. « Sa relation avec ses coéquipiers au sein de la sélection nationale n’est pas des plus cordiales. « Sa relation avec le groupe est difficile, il a parfois un langage inadmissible », rapporte Dr Jean-Bart rappelant que celui qui a déjà roulé sa bosse dans plusieurs clubs en France avait manqué le match contre la Jamaïque pour la Coupe caraïbe des nations. Il n’était pas arrivé à temps. Monté en deuxième période lors de la deuxième rencontre face aux États-Unis vendredi, Jeff Louis a pété les plombs à l’issue du match. Même si l’entraîneur ne lui a pas expliqué son choix, Dadou Jean Bart suppose que M. Marc Collat ne l’avait aligné dès le début en appliquant le turn over, un principe consistant à pratiquer un roulement d’effectif de manière à préserver la fraîcheur de ses poulains. De plus, poursuit Yves Dadou Jean Bart, sachant que dans le match contre l’équipe américaine il allait y avoir beaucoup de provocations, le sélectionneur avait choisi de laisser Jeff Louis sur le banc puisqu’il avait depuis le premier match écopé d’un carton jaune. Un deuxième carton jaune aurait été synonyme d’indisponibilité pour la rencontre du lundi. Mais le bouillant Jeff Louis ne le voyait pas de cette façon. « Il a été totalement déplacé en insultant les joueurs ainsi que l’entraîneur au moment de retourner aux vestiaires après le match face aux Etats-Unis », raconte le président de la FHF, qui signale être intervenu personnellement en vue de ramener Jeff Louis à l’ordre. Vexé, le joueur du Standard de Liège avait posé un lapin à la sélection nationale en boudant l’entraînement. Jeff Louis a un grand besoin de support psychologique. « Atteignant brusquement la gloire, il est happé par des amis, des membres de sa famille et des femmes aussi, il ne faut pas avoir peur de le dire, lâche M. Jean Bart déplorant que les proches du jeune footballeur le tiennent par la gorge pour toutes sortes de dépenses. Il ne peut pas supporter tout ce poids. » Paraphrasant le communiqué de la Fédération haïtienne de football, Dadou Jean Bart en ce qui a trait à Pierre Jean Jacques, explique que celui-ci avait fait part de sa volonté de laisser la délégation au lendemain du match face au Panama, estimant qu’il y a eu comportement répréhensible de deux joueurs, Donald Guerrier et Meshack Jérome qui avaient reçu l’autorisation de passer l’après-midi à l’hôtel en compagnie de leurs épouses et de leurs enfants vivant aux Etats-Unis. « On a beau lui faire comprendre que, dans le cadre d’une équipe, c’est l’entraîneur qui doit décider et qu’il ne revient pas à chaque joueur de dicter sa propre vision des choses », affirme le numéro un de la FHF. Il regrette que Jean Jacques Pierre n’est pas fait le voyage à Kansas City avec le reste de ses coéquipiers. A quelque chose malheur est bon Loin d’affecter moralement les Grenadiers, le départ de Jean Jacques Pierre et de Jeff Louis leur aura de préférence servi à quelque chose. Tout le monde a pris ces défections du bon côté. En un certain sens, poursuit Yves Dadou Jean Bart, ça a ramené la sérénité et l’esprit de conquête des joueurs. Ils ont abordé le troisième match de poule face au Honduras lundi soir sans arrogance ni défaitisme. Vu l’abandon de Jeff Louis et de Pierre Jean Jacques et les blessures de Réginald Goreux et de Belfort Kervens Fils, absents pour plusieurs jours, l’entraîneur français Marc Collat n’a pas écarté la possibilité de faire appel à de nouveaux joueurs évoluant en Haïti. Il m’a déjà écrit en ce sens, a confirmé Yves Dadou Jean Bart. Si les règlements de la Gold Cup permettent de faire appel à de nouveaux joueurs après le premier tour de la compétition, ça ne veut pas dire que ce sera chose facile, compte tenu du fait que les clubs haïtiens sont en vacances et par conséquent les joueurs aussi, a avancé M. Jean Bart posant ainsi un problème de préparation physique. 3 500 dollars par joueur pour la qualification Pour avoir hissé l’équipe nationale en quarts de finale, chaque joueur va empocher une prime de 3 500 dollars américains. Ce qui, bien sûr, ne représente rien par rapport aux Américains terminés en première position dans la poule A qui vont en bénéficier de 300 000, a fait remarquer Yves Dadou Jean Bart qui n’a rien à reprocher aux autorités en termes de financement. Le gouvernement a cette fois mis la main à la poche. « Le gouvernement central à travers le ministère de l’Economie et des Finances, a décaissé au profit de la sélection 7 000 500 gourdes, ce qui représentent environ 150 000 dollars américains. Le ministère des Sports nous a donné un chèque d’un million de gourdes, soit environ 22 000 dollars américains », a confirmé le président de la Fédération haïtienne de football, précisant qu’ils ont également reçu 50 000 dollars de la Fifa. Ces fonds nous ont permis de solder les per diem jusqu’au 13 juillet à raison de 100 billets verts par jour pour chaque joueur, a-t-il aussi révélé en mentionnant d’autres dépenses liées aux soins médicaux, à l’alimentation des joueurs et à leurs déplacements. Il a toutefois fait savoir qu’ils sont en train de chercher des fonds supplémentaires pour financer les activités de l’équipe nationale pour le deuxième tour. Selon ses promesses, chaque joueur devrait recevoir 5 000 dollars si l’équipe passe l’étape de la demi-finale et 15 000 dollars s’ils remportent la compétition. -
Danio Darius


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