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Le bœuf, une source de protéines qui coûte cher à l’environnement

mercredi 23 juillet 2014

La production de viande de bœuf induit un coût environnemental bien plus élevé que celle de la volaille, du porc ou de toute autre source de protéines animales. C’est ce que révèle une étude publiée lundi 21 juillet aux Etats-Unis dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Pour élever un bœuf, un agriculteur a besoin d’une surface 28 fois plus étendue que pour produire des œufs ou de la viande de volaille. Et il lui faut onze fois plus d’eau que pour les autres animaux d’élevage, afin d’irriguer les champs où poussent l’herbe et le grain dont se nourrissent les bovins, selon les chercheurs du Bard College de New York, de l’Université de Yale et de l’Institut des sciences Weizmann de Rehovot en Israël, auteurs de l’étude.

Les vaches émettent par ailleurs d’importantes quantités de méthane, un gaz à effet de serre bien plus important que le dioxyde de carbone. Leur système digestif leur fait produire cinq fois plus de gaz que les autres animaux destinés à la consommation humaine. Animaux plus grands, les vaches demandent en outre à être nourries plus longtemps pour atteindre le bon poids de viande. Et l’azote, émis par le fumier, est une source majeure de pollution des cours d’eaux, qui entraîne la formation de « zones mortes », complètement dénuées d’oxygène.

Au total, les élevages de bovins contribuent donc à hauteur de 20 % aux émissions de gaz à effet de serre, observe l’étude. « Le bœuf est très clairement l’animal le moins économe en ressources parmi les cinq catégories d’animaux », pointe les auteurs, rappelant que la viande de bœuf compte pour 7 % de l’ensemble des calories consommées par les Américains. Ils appellent dès lors à remplacer, autant que faire se peut, le bœuf par d’autres sources de protéines animales.

« PLUS QUE LA COMBUSTION DE 3,8 LITRES D’ESSENCE »

Selon leurs calculs, si l’Américain moyen substituait le porc au bœuf, il permettrait de réduire de quelque 600 kilos les émissions de dioxyde de carbone, soit l’équivalent des émissions issues de la combustion de 232 litres d’essence. « Un repas de 500 grammes de bœuf entraîne plus de gaz à effet de serre que la combustion de 3,8 litres d’essence », résume Ken Caldeira, un scientifique spécialiste de l’environnement de la Carnegie Institution de Washington, qui n’a pas pris part à l’étude mais qui tire les mêmes enseignements dans une étude récemment publiée dans le journal Climatic Change sur l’empreinte environnementale de la filière bovine dans le monde.

Pour mener leur étude, les chercheurs se sont appuyés sur les données ayant trait aux champs consacrés à l’élevage, à l’utilisation des ressources en eau et aux engrais que leur ont fournies les ministères américains de l’agriculture, de l’énergie et des affaires intérieures, pour les années 2000-2010.

Des représentants de la filière bovine américaine se sont élevés contre la méthode utilisée. « L’étude parue dans les PNAS est une simplification grossière du système complexe qu’est la chaîne de production de bœuf », s’est indigné Chase Adams, porte-parole de l’Association américaine des éleveurs bovins. « La filière bovine américaine a grandement réduit son impact environnemental ces dernières années et elle émet aujourd’hui moins de gaz à effet de serre que celle de n’importe quel autre pays », a-t-il affirmé.


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